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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE

ont rétablis et ce régime bizarre leur paraît plus « pratique » que de demander une autorisation et de l’attendre. Ce simple petit fait en dit long sur l’état d’âme de ces travailleurs pressés ; c’est sous le même angle qu’ils envisagent le gouvernement municipal de leur métropole.

Perturbations magnétiques.

Où étiez-vous le 31 octobre et qu’avez-vous ressenti ce jour-là ?… Comment ! rien du tout ? Sachez qu’il convenait pour le moins, de souffrir de quelque douleur névralgique, située n’importe où et concordant avec la déviation de 1° 40′ que l’aiguille aimantée s’est permis, en trois minutes de temps, de subir dans sa déclinaison. Et les cables télégraphiques de refuser aussitôt leur service, en sorte que les employés du télégraphe ont eu un petit congé supplémentaire et imprévu. Ce n’est pas tout ; tremblements de terre, aurores boréales, etc…, ont accompagné et souligné le phénomène ; depuis lors, toutes les académies de savants discourent sur ce qui s’est passé et, malheureusement, les clartés des aurores boréales n’ont pas suffi à éclairer la question. Tout cela reste très mystérieux. Sur l’origine de ces perturbations générales qui ne sont point si rares qu’on pourrait le croire (il y en a eu en 1860, en 1862, en 1870, en 1882) l’opinion semble être unanime pour attribuer au soleil le rôle principal. On a remarqué qu’elles coïncident toujours avec une période de grande activité solaire, c’est à dire que les taches visibles à la surface de l’astre sont alors particulièrement nombreuses et de dimensions inusitées. Autrement dit, c’est la chaleur émise par le soleil qui augmentant, provoque de véritables orages magnétiques. Ainsi parlent les astronomes. Nous autres, ignorants, nous avons une façon bien simple de contrôler leurs assertions. Si la chaleur solaire s’accroît, l’évaporation des océans s’accroît également et, partant, les pluies deviennent plus fréquentes encore et plus considérables qu’elles ne l’ont été ces temps-ci. C’est ce que prévoit notamment l’éminent abbé Moreux, directeur de l’observatoire de Bourges. Ouvrons donc nos aimables pepins et voyons s’il pleuvra dessus plus que de coutume.

L’Angleterre au Thibet.

Quand le gouvernement, chez nous, prépare une expédition lointaine et dangereuse, il y est en général poussé par l’opinion,