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L’INDO-CHINE FRANÇAISE

pas les événements actuels qui doivent nous intéresser en ce pays lointain, mais les conséquences qui pourraient en découler au point de vue toujours délicat des rapports entre les puissances Européennes et les États-Unis.


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L’INDO-CHINE FRANÇAISE



Un rapide historique de l’expansion Française en Indo-Chine, quelques aperçus sur la prospérité présente de nos grandes colonies d’Extrême-Orient, de brèves considérations sur leur avenir et la politique qui peut le mieux leur assurer le progrès et la sécurité, voilà, nous semble-t-il, le sujet d’actualité qui convient à ce numéro.


Louis XVI et Gia-Long

Ce n’est point d’hier que date notre ingérence dans les affaires Indo-Chinoises. Dès 1625, il y eut, au Tonkin, des missions catholiques Françaises. En ce temps-là, déjà, le commerce national s’attachait aux pas des religieux et à leur suite, s’infiltrait dans les pays dont ils entreprenaient l’évangélisation. Aussi, en 1684, la compagnie des Indes fit choix d’un de ses agents les plus qualifiés, Le Chappelier, et l’envoya explorer la région du Fleuve-Rouge. En 1735, ses affaires avaient assez progressé pour qu’il parut urgent de nommer un gouverneur. Dumas fut choisi. L’effort était-il prématuré ? peut-être, car les résultats ne parurent pas tout d’abord y répondre. Pourtant en 1748 et 1749, la compagnie envoya de nouveau des agents. Mais c’est à Mgr Pigneau de Behaine, évêque d’Adran que revint l’honneur de jeter les bases de la domination Française en Indo-Chine. Il profita, très habilement, des ressentiments de l’Empereur Gia-Long, alors dépossédé du trône d’Annam, pour inciter celui-ci à demander l’appui du roi de France. En 1787, un traité fut signé à Versailles entre Louis XVI et le prince impérial, fils de Gia-Long, assisté de l’évêque Pigneau de Behaine. Le roi s’engageait à rétablir l’Em-