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LE CONCLAVE

tallation. Le premier siège du côté de l’Évangile, appartient au cardinal-doyen. Les suivants sont occupés par les cardinaux-évêques et les cardinaux-prêtres, selon l’ordre de leur entrée dans le Sacré-Collège.

Les sièges des cardinaux-diacres partent du côté de l’Épitre.

Au centre de la chapelle sont disposées six petites tables pour les cardinaux qui craindraient d’être vus de leurs voisins, quand ils écrivent sur leur bulletin. Près de l’autel, une autre table à bulletin (schedule, cédules) ; pains à cacheter, cire, candélabres, allumettes, pelotes de cordon de soie rouge, à la disposition des électeurs, car c’est toute une affaire de plier et de sceller un bulletin selon les règles, très strictes, et sous peine de nullité. Il y a aussi un meuble en noyer, divisé en soixante-dix compartiments : chacun reçoit une boule portant le nom d’un cardinal. Ces boules sont tirées d’une bourse de soie violette, pendant les scrutins, par le dernier cardinal-diacre, par les trois cardinaux-scrutateurs, par les trois cardinaux dit « infirmiers », chargés d’aller dans les chambres recevoir les schedule des malades, et qui les placent de leur main dans l’ouverture d’une boîte fermée à clef. Cette boîte est placée sur l’autel, à côté des calices, qui font l’office d’urnes.

Derrière l’autel est construite une petite cheminée, où, après chaque scrutin l’on brûle les schedule. C’est, pendant le conclave, une occupation favorite des Romains, de venir voir matin et soir, si une fumée s’élève au-dessus de la chapelle Sixtine : cela veut dire que le scrutin n’a pas encore donné de résultat.

Les cardinaux entrent en séance dans la chapelle Sixtine, accompagnés de leurs conclavistes et les cérémoniaires leur donnent les dernières explications sur la procédure du scrutin. Puis tout le monde sort, les cardinaux restent seuls : l’un d’eux va fermer à clef la porte de la chapelle.

Les cardinaux procèdent alors à l’élection, selon l’un de ces trois modes traditionnels :

L’élection par inspiration, adoration ou acclamation.

L’élection par compromis.

L’élection par scrutin et par accession.

La première a lieu, lorsque les cardinaux, réunis dans un sentiment unanime, nomment le pape spontanément. Toute convention antérieure rendrait l’élection nulle. Une seule opposition mettrait à néant l’acclamation.