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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE

d’honorer la mémoire d’un illustre architecte que d’accoler à son travail le plus parfait un appendice qu’il n’avait pas prévu et qui, sous prétexte d’exalter l’ouvrier, détériore l’œuvre.

Le steamer à turbines.

Les turbines dont il s’agit sont, en somme, des roues de moulins sur lesquelles la vapeur remplace l’eau. Ces nouvelles turbines à vapeur sont d’invention Française et depuis quelque temps déjà, on les utilise dans l’industrie ; leur rendement, leur mécanisme simple et leur nature peu encombrante les rendent préférables, en bien des cas, aux machines à vapeur ordinaires. Un ingénieur Anglais a imaginé de faire mouvoir les hélices de navires par des turbines de cette sorte, réalisant ainsi des vitesses supérieures et une série d’avantages secondaires, absence de trépidations, volume diminué, évolutions plus faciles, etc… Le premier steamer de ce genre construit en Angleterre en 1896, donna des résultats si satisfaisants que le type en fut aussitôt adopté par l’Amirauté, laquelle fut moins heureuse — par sa faute d’ailleurs — dans les essais qu’elle tenta. En 1901, le service côtier sur la Clyde fut confié à deux navires à turbines, qui s’en tirèrent fort bien ; la construction d’autres navires semblables fut décidée ; l’un d’eux, The Queen, fait maintenant le service de Douvres à Calais. C’est un superbe bateau de 95 mètres de long qui peut recevoir plus de 1.200 passagers. Les salons, cabines, salles à manger, sont établies avec un luxe considérable. Les hélices sont au nombre de neuf ; il y a trois arbres de couche mis en mouvement par trois turbines de 8.000 chevaux dont une, la centrale, marche à 700 tours par minute et les deux autres à 500. La traversée du détroit, si les espérances fondées sur ce nouveau mode de propulsion ne sont pas trompées, pourra se faire dans des conditions parfaites de confort et de rapidité ; et peut-être se trouvera-t-on bien d’appliquer le même système aux transatlantiques.

Économies mal placées.

À noter parmi les économies qui viennent d’être réalisées au budget de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en France : 20.000 francs sur les bourses de l’enseignement supérieur ; 100.000 francs sur les bourses des lycées et collèges ; 14.500 francs