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L’ÉDUCATION PHYSIQUE DE VOS FILS

sauriez aller, avec l’aide d’un manuel, au-delà du premier alphabet qui consiste à savoir se fendre, marcher, rompre et prendre une bonne position sur le terrain. Si élémentaires que soient ces exercices, d’ailleurs il ne faut pas les dédaigner. Ils peuvent s’accomplir avec une baguette en main, en guise de fleuret.

La lutte est aussi une escrime et d’une haute antiquité puisque les Égyptiens s’y livraient déjà sous les règlements encore en usage aujourd’hui. Mais elle demande un professionnel expert et précautionneux et convient mieux à des hommes faits qu’à des adolescents ; il peut y avoir avantage à étudier quelques prises et la façon d’y échapper, pour se faire une idée de ce sport intéressant ; rien ne serait plus dangereux toutefois que de mettre deux garçons en présence et de les laisser s’attaquer librement sans apprentissage et sans contrôle.

Nous ne dirons qu’un mot sur le tir. C’est par excellence l’instrument de la défense collective ; dans nos pays civilisés, sa valeur de défense individuelle est très réduite. On n’a pas coutume de se promener le revolver en poche et l’usage qu’on en ferait serait d’ailleurs plein d’inconvénients. Au point de vue militaire au contraire, l’excellence du tireur est d’une capitale importance pour l’ensemble de l’armée. Les Boers ont fourni à cet égard un exemple irréfutable. Il faut donc saisir l’occasion qui s’offre à vous de familiariser vos fils avec un fusil, de les habituer non seulement à bien viser, mais à démonter l’arme et à en prendre soin ; leur participation aux exercices d’une Société de tir est éminemment désirable. C’est en effet du tir à la cible que nous voulons parler et non du tir au vol. Ce n’est ni en livrant aux enfants des carabines-joujou ni en laissant les adolescents s’adonner prématurément à la chasse qu’on peut former de vrais tireurs au sens national et patriotique de ce mot.

Les exercices de locomotion se ramènent à trois types : l’homme seul — l’homme et l’animal — l’homme et la machine. Le premier type se réduit à la marche ; nous avons classé la course dans les exercices de sauvetage ; ce n’est pas que cette classification soit irréprochable ; la course est sans doute, un genre de locomotion ; il ne faut pas cependant la considérer comme une marche accélérée ; elle n’est pas plus naturelle à l’homme que la natation ;