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REVUE DU PAYS DE CAUX

s’endormir, à assurer le service du ravitaillement sur toute l’étendue du territoire, à maintenir les troupes bien exercées, l’état-major lucide et prompt, le généralissime résolu et maître de lui ; dès lors, la mobilisation est assurée dans les conditions les meilleures possibles.

« Voilà un beau programme, direz-vous, mais que je serais bien embarrassé d’appliquer. Comment faire l’éducation physique de mes fils, moi qui habite un bourg sans ressources et qui ne tiens pas, d’ailleurs, à dépenser plus d’argent que je n’en ai, c’est-à-dire pas beaucoup » ? — Je vous prends au mot, lecteur, et vais tâcher de vous indiquer comment un homme dans la force de l’âge peut, à lui tout seul et presque sans bourse délier, faire l’éducation physique de ses garçons et refaire la sienne par la même occasion, en y consacrant, soit une heure par jour, soit trois heures deux fois par semaine.

Au point de vue de leur application, vous diviserez les exercices en : exercices de sauvetage, exercices de défense, exercices de locomotion. Au point de vue de leur pratique, vous distinguerez ceux qui nécessitent le plein air et beaucoup d’espace de ceux qui peuvent s’exécuter dans un endroit clos, par le mauvais temps. Enfin, au point de vue de leur appropriation aux forces du sujet, vous attendrez de toutes façons que celui-ci ait cessé d’être un enfant pour devenir un adolescent et vous alternerez les exercices de façon à mettre en mouvement toutes les parties de son corps les unes après les autres.

Le type des exercices de sauvetage est la Gymnastique. Rien qui ait l’apparence plus compliquée que l’intérieur d’un gymnase : anneaux, barres parallèles, cheval de bois, haltères, massues… Rien de plus simple, pourtant, que la gymnastique naturelle vers laquelle tous ces engins vous ramènent finalement, par des voies détournées. Elle se résume en quatre points : courir, grimper, sauter, lancer.

Dans la course, deux choses sont à considérer : le terrain et la chaussure. Non seulement, si l’un et l’autre sont défectueux, on risque de se blesser, mais on n’apprend pas à bien courir ; le pied se pose mal, la détente s’opère à demi, l’enjambée est irrégulière,