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REVUE DU PAYS DE CAUX

portèrent, les premières, le deuil de Waterloo ! » — Et tout cela est vrai. Certes, Liège, Tournai, Mons, Charleroi et Namur sont des villes Françaises. Elles le furent à plusieurs reprises ; en 1830, elles faillirent le redevenir. La prospérité et le vieux prestige royal du gouvernement de la Restauration étaient le plus sûr, le seul moyen de briser à notre profit les traités oppressants de 1815 ; le ministère, si décrié depuis, du prince de Polignac y travaillait et les provinces Wallonnes, qu’on avait réunies de force à la Hollande et qui détestaient le joug Néerlandais, allaient nous revenir lorsque la stupide révolution Parisienne de 1830 ressuscita les haines et les méfiances de l’Europe contre nous et provoqua en même temps la révolte de Bruxelles. On fabriqua la Belgique et nous dûmes renoncer aux espoirs prochains ; c’était payer bien cher l’honneur d’asseoir sur un trône boiteux un prince d’occasion.

Aujourd’hui qu’on le veuille ou non, la Belgique a derrière elle un passé de soixante-treize ans et ce passé est bon. Nos voisins ont vécu et prospéré sous la direction intelligente de monarques éclairés et par la collaboration loyale et dévouée de deux races très différentes l’une de l’autre et même très opposées l’une à l’autre. Qui voudra prendre la terrible initiative de détruire, de gaîté de cœur, un si heureux équilibre ? Le citoyen Belge qui l’oserait (si même cela était possible, ce qui resterait à démontrer) assumerait là une bien lourde responsabilité ; et quant aux Français, est-il bien certain qu’ils aient intérêt à toujours étendre les frontières, jusqu’aux limites du langage ? Ne vaut-il pas mieux pour un peuple que l’on parle sa langue au-delà du poteau où cesse sa domination ?… Grave question propre à de longs débats. De cet incident retenons pour l’instant ce fait que la France compte, en Belgique, de zélés défenseurs qui savent rappeler à l’occasion, à leurs compatriotes, leurs origines ethniques. Trois millions de Belges sont de race Française ; ils peuvent le rester tout en demeurant Belges.

Le triomphe de l’État.

Dediés aux partisans des ingérences de l’État dans tous les services publics, ces renseignements topiques, extraits du rapport de M. Chapuis sur le budget des chemins de fer. Pour le réseau de l’État, le cœfficient d’exploitation, c’est-à-dire le rapport général de