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REVUE DU PAYS DE CAUX

Mongols, tous gens admirables au feu, mais entendant encore les batailles à la façon asiatique. Il y est venu de cruels cavaliers de l’Inde, délégués par la Grande-Bretagne. L’Amérique y a lâché ses mercenaires. Et il n’y restait déjà plus rien d’intact quand sont arrivés, dans la première excitation de vengeance contre les atrocités Chinoises, les Italiens, les Allemands, les Autrichiens et les Français ».

Ces lignes sont très suggestives ; elles établissent un classement légitime et nécessaire, non point entre les races, mais entre les différentes armées, selon la manière dont elles sont recrutées. Il va de soi que l’état d’âme d’un soldat régulier européen n’a que de lointaines analogies avec celui d’un Japonais, d’un Tartare, d’un Mongol ou d’un Indien ; et il est aussi déraisonnable de penser que la discipline saura adoucir ces derniers que d’accuser le métier militaire de réveiller ipso facto les instincts barbares des premiers.

Il y aurait beaucoup à citer dans le livre de Pierre Loti. De consciencieux voyageurs se sont appliqués à nous faire comprendre la Chine en nous dressant un savant tableau de son passé, de ses institutions et de ses lois morales ; ils ont rarement réussi. Un journal de route, comme celui-ci, parvient mieux à nous faire pénétrer dans le cœur du vieil Empire et surtout dans les cerveaux de ses habitants, si différents des nôtres…


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QUESTIONS FINANCIÈRES



Une espérance tend à se répandre et à se généraliser parmi les petits capitalistes (les seuls qui nous intéressent ici) et cette espérance pourrait bien être trompée ; on s’attend à une hausse subite non seulement des mines d’or, mais des valeurs industrielles en général, du jour où la paix sera rétablie dans l’Afrique du Sud. D’abord, il est permis de se demander si la paix se rétablira tout d’un coup. On sait encore avec qui la discuter, mais on ne sait déjà plus avec qui la signer : ce ne sera évidemment pas le président Krüger qui apposera sa signature au bas du traité ; il est très probable que les généraux Boers mettront bas les armes les uns après les autres, en acceptant des conditions connues depuis assez long-