continentale dont elle a connu, tour à tour, les fécondes réalités et les décevants mirages.
Nos projets ? Ils sont à la fois nets et imprécis. Nous allons faire comme le nègre. Nous allons continuer. Cela, c’est notre volonté bien définie. Quant aux questions qui feront, en 1903, l’objet de nos investigations, on ne saurait nous demander d’en donner une énumération anticipée. C’est notre intention d’étudier l’avenir de la Russie et, à-propos du voyage que le président de la République doit faire en Algérie ce printemps, l’œuvre accomplie par la France en Afrique. Nous ne reculerons pas d’autre part devant un sujet très délicat mais aussi très important : le rôle de la religion et du sentiment religieux dans le monde moderne. Nous souhaitons traiter encore de l’art et de ses manifestations démocratiques et vous parler de l’Espagne et de ses colonies ainsi que des légendes qui travestissent l’histoire de la France moderne et en faussent le sens. Ce n’est pas là un programme, mais un simple aperçu destiné à montrer que l’activité de la Revue du Pays de Caux ne se ralentira pas en 1903.
Que votre bienveillance, lecteurs, et votre zèle ne se ralentissent pas non plus.
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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE
Les renouvellements d’année passent pour des périodes de calme et de repos politique. Erreur ! Tout a changé ; il n’en est pas désormais de plus agitées et de plus remplies. On dirait que public et gouvernants entassent les faits comme s’ils trouvaient trop vide l’année qui s’en va et craignaient que celle qui vient ne le soit davantage encore. Et, certes, dans le monde actuel si vibrant, si inquiet, c’est là une crainte bien vaine et bien puérile. Voyons d’abord, ce qu’on est convenu d’appeler, par un charmant euphémisme, les « incidents diplomatiques ».