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qui, déjà, s’était éprise tour à tour de Tammuz, le bel adolescent, d’un oiseau aux vives couleurs, d’un lion superbe, d’un cheval fringant, d’un maître berger et du jardinier de son père, concevoir tout d’un coup une folle passion pour Gilgamès, vainqueur de Humbaba. Or, celui-ci l’ayant refusée, non sans lui reprocher hautement les. raffinements et les cruautés, dont avait usé sa volupté savante envers ses nombreux amants, de colère, elle suscita contre Gilgamès, et Eabani le taureau divin, et, après la victoire des deux héros sur le monstre, éclata contre eux en violentes imprécations, qui lui attirèrent, de la part d’Eabani, une vive riposte. Cette même déesse, qui causa en partie le déluge, pour avoir médit des hommes dans l’assemblée des dieux, par un retour subit, se prend à pleurer sur la pauvre humanité détruite, et, toute repentante, prononce son meâ-culpâ, d’une voix si plaintive, que les dieux et les Anunnaki eux-mêmes en sont attendris.

Istar était déjà honorée, sans doute, dans l’antique Surippak, mais, le centre principal de son culte, paraît avoir étéUruk. Cette cité était la demeure de son choix, son sanctuaire de prédilection, où, à certains jours de fête, elle faisait son entrée solennelle, assise sur un char de triomphe, tout étincelant d’or, de pierreries et de diamants, attelé de grands mulets blancs. Elle possédait là un temple magnifique, entouré de jardins et do bosquets, servi par un collège do prêtresses, les Harimtu et les Samhatu. Elle y avait aussi de nombreux dévots, qui lui apportaient, avec leurs hommages, le tribut de leurs offrandes, de l’encens, des fruits exquis et de grasses victimes.

Mais, malgré tous les égards dont elle était l’objet, la bonne déesse avait à souffrir certaines irrévérences, de la part do ses adorateurs. Do bonne heure, elle était tombée