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Il semble qu’après tant de dangers courus, Gilgamès et Eabani allaient enfin jouir en paix du fruit de leurs travaux. Il n’en fut rien, hélas !... Le moment approchait, en effet, où Eabani devait être ravi à l’amitié de Gilgamès.

Quelles circonstances amenèrent la mort d’Eabani ? Il serait difficile de le dire [1]. Nous savons seulement que le héros avait pressenti sa fin prochaine, car, étant tombé malade, il reconnut dans ce coup l’accomplissement d’un songe qu’il avait eu. Eabani, s’étant alité, ne se releva plus ; il succomba après douze jours d’une maladie opiniâtre [2].

Gilgamès, blessé au cœur, ne put d’abord retenir ses plaintes : « Malheur à moi, s’écria-t-il, puisque

  1. La huitième tablette, qui contenait le récit de la mort d’Eabani, est malheureusement mutilée. Il ne nous est parvenu, en effet, de cette tablette qu’une partie des col. I et VI. Des trois fragments qui paraissent constituer la col. I, on ne saurait rien tirer. Le premier comprend à peine quelques mots isolés Le second renferme un dialogue entre deux arbres qui se disputent la primauté. Le troisième enfin, où se trouve mentionné la ville de Nippur, a rapport à une expédition dont le but reste inconnu.
  2. Tab.VIII. Col. VI, l.19-27.