COMMENT
s’est
FORMÉ
455
l/UNIVERS.
Bède que le mot Jour pour toute la durée de la création primordiale. Car ce n’est pas dans un seul des six jours que le firmament fut créé et orné d’étoiles, et que la terre ferme fut séparée des mers et parée d’arbres et de plantes. Mais selon la manière ordinaire, l’Ecriture emploie ici le mot jour dans le sens du mot temps. » Saint Augustin attribue encore une « On énumère signification plus large à ce mot lorsqu’il dit plus haut sept jours et ici l’on n’en cite plus qu’un seul dans lequel Dieu fit le Ciel et la Terre et toutes les herbes des champs ; ce qui fait bien comprendre que, sous le nom de jour, il faut entendre tout le temps. Car Dieu fit tout le temps lorsqu’il fit les créatures qui vivent dans le temps, créatures qui sont ici représentées par les mots Ciel et Terre (i). w Enfin, comme le fait excellemment remarquer M. Pozzy, pendant les trois premiers jours de l’hexaméron, il n’y avait pas encore de “ grands luminaires » pour mesurer le temps, puisque les astres n’ont commencé à luire sur la Terre qu’au quatrième dès lors les trois premiers ne peuvent pas être des jours solaires, et s’ils ne sont pas des jours de vingtquatre heures, pourquoi les autres le seraient-ils davantage ? Il faudrait alors faire entre les trois premiers et les trois derniers une distinction absolument arbitraire et que rien ne justifie (2 ). On s’imagine, s’écrie le R. P. Monsabré, que nous tenons pour un dogme défini par l’Eglise cette proposition Dieu a créé le monde en six jours de vingt-quatre heures. C’est une erreur. L’Eglise n’a rien défini elle a laissé sur ce point un libre champ aux interprétations. Or ces interprétations ont « Il est
manifeste, dit le vénéral3le
est pris ici
(1) D’"
Molloy, loc.
cit.
— Voir dans
cet ouvrage, p.
368
et suiv. toutes
les autorités produites à l’appui
de cette interprétation, et les nombreuses
citations de passages de l’Ecriture
où
le
mot jour, Yom,
évidente dans le sens de ternes ou époque. (2)
B. Pozzy, loc.
cit. p.
259.
est pris d’une
manière