sérieux et relativement sincère dans son hostilité emportée contre la Genèse.
« Voici, dit M. Léon Brothier, voici dans quel ordre Moïse fait se succéder les créations :
» Ceci peut être fort poétique, mais que la lumière précède le soleil, voilà qui est assez difficile à comprendre.
» Puis le firmament ou le ciel qui, semblable à une cloison, sépare les eaux d’en haut des eaux d’en bas.
» Ceci se rattache à la croyance qui faisait du ciel une voûte solide ou ferme (firmamentum) à laquelle les étoiles étaient fixées comme des clous d’or.
» Après la lumière et le firmament, le refoulement des eaux dans le lit des mers et le dessèchement de la terre ou de l’aride : on voit que les prêtres égyptiens réduisaient toute leur géologie à un seul et unique soulèvement (!), ce qui expliquerait assez mal les discordances des stratifications.
» Après cela les végétaux.
» Ensuite, mais un peu tard, ce nous semble, le soleil et la lune.
» Puis les poissons, les cétacés et les oiseaux.
» Puis encore les reptiles qui auraient dû venir avant les oiseaux et surtout avant les mammifères aquatiques, les quadrupèdes et tous les animaux terrestres, et enfin l’homme »[1].
Après une énumération ainsi faite et assaisonnée de tels commentaires, l’auteur triomphe à son aise, ne paraissant pas se douter que la moitié des faits invraisemblables qu’il impute au texte sacré n’y sont contenus ni explicitement ni implicitement, et que les autres sont par lui mal compris ou dénaturés.
- ↑ Bibliothèque utile (?) à 65 centimes le volume. Histoire de la terre, par Léon Brothier, 2e édit. Un vol. in-32, de X, 192 p. 1859-1860, Paris, Dubuisson.
