ouvert un traité de géologie avant qu’un hasard quelconque n’eût mis entre ses mains La Terre avant le déluge de M. Louis Figuier, lequel, n’ayant eu l’intention d’écrire qu’un ouvrage de vulgarisation et de seconde main, n’a jamais, à coup sûr, prétendu exposer un système particulier et qui lui fût propre. Et voilà que transporté d’une sainte indignation à la vue de ces théories, pour lui sans doute toutes nouvelles et qu’il ne comprend point, l’honnête ecclésiastique se met à partir en guerre, pourfendant la science et les savants, dissertant, tranchant, dogmatisant avec une assurance superbe sur des questions qu’il ignore !
Que M. Francisque Sarcey vienne à découvrir cette brochure sans autorité, sans poids et d’ailleurs inconnue ; quelle bonne aubaine ! Comme il va, à son tour, pourfendre la théologie et l’Eglise au nom de la science !
Ce n’est pas à dire toutefois qu’il n’existe même pour les esprits sincères et sans prévention, des difficultés et des contradictions apparentes entre le récit de Moïse et les systèmes cosmogoniques les plus généralement admis de nos jours. Comme un grand nombre des faits sur lesquels reposent ces systèmes semblent rationnellement hors de tout conteste, il n’est pas sans intérêt de rechercher d’où peut provenir cette sorte d’antinomie entre la science et la Bible que l’esprit de parti exagère à plaisir, ici pour battre en brèche l’Écriture sainte au nom de la raison, ailleurs pour décréter, au nom de la foi, la science d’hérésie et de mensonge.
On se propose de retracer à grands traits dans ces pages, l’histoire de la formation de l’Univers telle qu’elle résulte des inductions les plus légitimes de la science moderne, en la comparant au récit biblique de l’œuvre des six jours interprété dans les limites qu’autorise une exégèse parfaitement orthodoxe. On verra, par cette étude comparée, sur quels principes repose un accord, frappant en beaucoup de points, acceptable en tous, entre la cosmogonie mosaïque
