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Concilium Senonensis provinciæ propter factum Templariorum ab XIa die ad XXVI diem, secundo Philippo tunc archiepiscopo præsidente Parisius celebratur. » L’indication du mois d’octobre pour le concile général dut leur faire penser que « ab XI die ad XXVI diem » devait se rapporter au même mois. Comme ils ne prirent pas la précaution de recourir à d’autres textes pour vérifier leur assertion, ils donnèrent dans leur ouvrage une date erronée qui plus tard induisit en erreur Hercule Géraud et de Mas-Latrie. Ce fait montre avec quelle prudence on doit utiliser les textes et qu’il faut toujours, autant qu’on le peut, contrôler les assertions d’un chroniqueurs à l’aide de témoignages fournis par d’autres documents contemporains.


Jules Viard.

L’École Française de Rome

L’École française de Rome vient de célébrer son cinquantenaire dans une séance solennelle à la Sorbonne, que M. Paul Doumer, président de la République, a honorée de sa présence. Cinquantenaire en retard, puisque la première institution de l’École remonte à 1873 et sa constitution définitive à 1875. Cinquantenaire qui se peut justifier, puisque c’est en 1881 que l’École a commencé la publication de ces Mélanges archéologie et d’histoire, qui lui servent d’organe périodique, maintiennent le contact entre les membres actuels et les membres anciens de l’École et ont acquis une assez haute autorité, pour que des érudits éminents, même étrangers à l’École, ne dédaignent pas d’y collaborer.

L’École de Rome ne fut conçue d’abord que comme une section, une sorte de vestibule de l’École d’Athènes, où les membres de cette École, avant de rejoindre la Grèce, recevraient pendant un an la préparation archéologique qu’on leur reprochait de n’avoir pas à un degré suffisant et pour laquelle l’Italie leur offrait des ressources de tout genre, incomparablement plus riches que celles qu’ils pouvaient trouver dans l’Hellade.

Un décret du 27 mars 1873, soumis à la signature du président Thiers par le ministre Jules Simon, portait : « Article premier. Les membres de l’École française d’Athènes, avant de se rendre en Grèce, séjourneront une année en Italie. Art. 2. Un savant est chargé de faire à Rome pour l’instruction de ces jeunes gens un cours d’archéologie d’après un programme préparé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres. »

À la séance du 1 avril 1873, où l’Académie reçut communication du décret et invitation du ministre à dresser ce programme, il y eut un petit débat. Un membre demanda si vraiment à l’École