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plaçant par « octobris » le mot « secundo » qui était une faute.

En face de cette date du 11 au 26 octobre 1310 donnée par l’Art de vérifier les dates, le Trésor de Chronologie et la version adoptée par H. Géraud dans son édition de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, une autre date se trouve dans d’autres ouvrages également estimables. La Gallia Christiana[1], dit que ce concile fut ouvert « V idus maii », soit le 11 mai, et que les Templiers furent brûlés le lendemain « IV idus maii » en la fête des saints Nérée et Achillée, soit le 12 mai. Raynouard, dans ses Monumens historiques relatifs à la condamnation des chevaliers du Temple[2], donne aussi les mêmes dates des 11 et 12 mai. Héfelé, dans son Histoire des Conciles[3], sans indiquer le jour, dit que ce concile se tint au mois de mai 1310. Georges Lizerand, dans Clément V et Philippe le Bel[4] donne le 11 mai comme date d’ouverture[5].

Pour arriver à déterminer exactement quelle est celle de ces deux dates, mai ou octobre 1310, qui doit être la bonne, il faut se reporter aux documents contemporains dans lesquels les mêmes événements sont rapportés[6].

Les Grandes Chroniques[7] donnent sur eux des indications très précises : « En l’an de Nostre Seigneur mil trois cent et dix, pluseurs Templiers à Paris[8], vers le moulin Saint-Antoine comme à Senlis, après les conciles provinciaux sur ces choses ilec célébrées et faites furent ars, et les chars et les os en poudre ramenés : desquiels Templiers dessus dis cinquante-quatre, le mardi après la feste de la saint Nicolas en may[9], vers ledit moulin à vent, si comme il est dessus dit, furent ars… Et pour voir après ce ensuivant, la veille de l’Ascension Nostre Seigneur Jhésucrist[10], les autres Templiers en ce lieu meisme furent ars. » En plus du témoignage des Grandes Chroniques, nous pouvons encore invoquer ceux de la Continuation

  1. T. VII, col. 124.
  2. P. 93 à 98.
  3. T. IX, p. 391.
  4. P. 156.
  5. D. Félibien, dans son Histoire de Paris, t. I, p. 516-517, ne donne pas de date, et Sauval : Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, t. II, p. 486, dit par erreur que ce synode eut lieu en 1309.
  6. Une note du Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXI, p. 33, note 17, avait déjà cherché à rectifier la date donnée par l’Art de vérifier les dates et par Hercule Géraud. Cette note a échappé à de Mas-Latrie, l’auteur du Trésor de chronologie.
  7. Éd. P. Paris, t. V, p. 187 et Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 685.
  8. Dans le Rec. des hist., on a « LIX Templiers et pluseurs tant à Paris » etc.
  9. La fête de saint Nicolas en mai est la fête de la translation de ses reliques à Bari, le 9 mai, et en 1310, le mardi après, est le 12 mai, fête des saints Nérée et Achillée.
  10. 27 mai.