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que les termes de la rémission obtenue par Jean de Siquenville, au mois de juin de cette même année, supposent déjà la fourberie officiellement dévoilée 43, l’événement dut avoir lieu du mois de janvier au mois de mai. A cette époque, le Roi tint assez longtemps la campagne aux environs de Paris, et fit notamment le siége de Creil 44. Or, Jeanne des Armoises venait, comme on l’a vu, de quitter la capitale pour reprendre les armes. La comédie se dénoua donc, selon toute apparence, dans quelque localité du voisinage : elle avait duré cinq années.


Ici se perdait la trace de la prétendue Pucelle. Quelles furent les conséquences de sa criminelle entreprise ? Fut-elle condamnée ou renvoyée libre ? Pierre Sala ajoute bien que plusieurs de ses complices, dont il ne désigne pas les noms, furent découverts et « justiciés très-asprement, comme en tel cas appartenoit 45. » Mais il se tait sur le sort de la principale coupable, et rien jusqu’ici n’était venu le révéler : car le texte sur lequel on a pu s’appuyer pour lui faire finir ses jours dans les derniers désordres et à la tête d’une maison de débauche, est un de ceux qui s’appliquent, comme je l’ai dit, à Jeanne la Féronne ; il émane, d’ailleurs, d’un écrivain postérieur et plus que suspect, suivant la juste critique de M. Quicherat 46.

Le hasard a voulu dernièrement que je découvrisse, en faisant