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850 LE DANGER DES MAUVAISES LECTURES

Un journaliste prétend

QUE LE DANGER DES MAUVAISES LECTURES

EST PRATIQUEMENT NUL

POUR LES ADULTES CULTIVÉS

Voici, par exemple, ce qu’écrivait, le 3 avril 1927, dans La Vie française du Caire, M. Paul Lesourd, chroniqueur au Figaro :

« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père », disait le Christ. Il y a place dans le catholicisme, au point de vue littéraire et artistique, pour tous les genres, toutes les formes et toutes les initiatives si hardies qu’elles puissent parfois paraître.

À plus forte raison y a-t-il place aussi pour une critique plus spécialement catholique s’adressant à une certaine catégorie de catholiques, et je pense en écrivant ces lignes à la Revue des lectures dirigée par un ecclésiastique et qui émet sur la littérature contemporaine des jugements que l’on peut parfois trouver étroits et sévères, à cause de quoi elle est souvent fort attaquée. Mais, nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire[1], il ne faut pas

  1. M. Lesourd fait ici allusion à un article qu’il publia dans Le Figaro du 6 juin 1926, et dans lequel il s’efforçait de définir, en termes d’ailleurs très bienveillants, la nature et le rôle de notre revue :

    « M. l’abbé Bethleem, écrivait-il, s’adresse à un public très spécial… Il ne s’adresse pas au public cultivé et instruit, qui sait, dans une œuvre, distinguer ce qui est moral de ce qui ne l’est pas… Rendons hommage au bien qu’elle a fait (la Revue des lectures). Mais laissez-la faire son œuvre dans les milieux auxquels elle s’adresse… L’enseignement primaire et l’enseignement supérieur [sont] deux choses fort différentes et cependant nécessaires l’une et l’autre. Il en est de même de la Revue des lectures et des critiques auxquels on la compare. »

    La pensée qu’expose ici M. Lesourd nous paraît un peu obscure. Nous ne la comprenons pas bien, à moins que nous ne la comprenions trop. Aussi, aurions-nous à M. Lesourd les plus grandes obligations du monde, s’il voulait bien nous donner quelques éclaircissements.

    Par exemple, nous avons, dans les numéros parus en cette année 1927, analysé :

    parmi les romans : Le Supplice de Phèdre, par Henri Deberly. prix Goncourt (janvier, p. 27) ; Le Sang de la nuit, par Léon Daudet (février, p. 135) ; Thérèse Desqueyroux, par François Mauriac (mars, p. 248) ; Nos actes nous suivent, par Paul Bourget (mars, p. 255) ; Les Berceaux, par Mme Delachaux (mai, p. 464) ; Bouddha vivant, par Paul Morand (août, p. 777) ;

    parmi les ouvrages de philosophie : Manuel de philosophie tho-