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LE DANGER DES MAUVAISES LECTURES 863

Ces diverses catégories de livres sont condamnées et prohibées. Tous les fidèles, qu’ils soient « primaires » ou « adultes », doivent s’en interdire la lecture, sous peine de faute grave, et au cas même où cette lecture ne constituerait point un danger pour eux. C’est la loi.

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Bien loin de se relâcher de sa fermeté salutaire, l’Église vient de montrer, par un document tout récent, sa volonté de lutter avec plus d’énergie contre les ouvrages malfaisants. Une Instruction du Saint-Office sur « la littérature sensuelle et mystico-sensuelle » (publiée dans les Acta Apostolicae Sedis, 1927, pp. 186-189, et donnée ici même dans la traduction, en juin 1927, pp. 554 et suiv.) déplore la multitude de livres qui pervertissent les âmes et blâme les licences de certains écrivains chrétiens. Les évêques sont pressés de mettre en garde les fidèles contre cette épidémie et de condamner eux-mêmes certains livres dans leurs diocèses. Dans leurs visites ad limina, ils devront rendre compte au Saint Père des mesures prises à ce sujet.

Ainsi, l’Église rappelle à tous qu’il n’y a pas deux morales, celle des « primaires » et celle des « adultes. »

Avec ces enseignements et avec ces directions de l’autorité ecclésiastique, la Revue des lectures se trouve pleinement d’accord. Le secret de sa force et de sa fécondité, c’est cette soumission. En dépit des attaques et des ignorances, elle continuera, comme par le passé, à éclairer et à guider les âmes, toutes les âmes de bonne volonté.

Louis BETHLEEM.
Morale et littérature

Un collaborateur du nouveau Cahier de la République des Lettres loue un rédacteur anonyme de Comoedia d’avoir montré « un ménage de bourgeois de chez nous qui, après s’être divertis deux heures aux malicieuses complications d’un adultère, rentrent benoîtement chez eux en devisant avec sagesse de choses sages. Leur sens moral n’a pas été mis en péril par les outrances ou les fantaisies auxquelles ils ont assisté. Ils ont fait la part des choses et ils ont aperçu immédiatement avec leur naturel bon sens ce qu’il y