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852 LE DANGER DES MAUVAISES LECTURES

écrivains, ce qui n’est vrai que dans certains cas bien déterminés et par rapport à un public très spécial.

Cet article exprime assez nettement ce que d’autres pensent tout bas[1] ; il interprète le sentiment de ces écrivains assez nombreux qui, tout en se proclamant catholiques, refusent pratiquement de se soumettre à la discipline catholique dans la conduite et l’expression de leur pensée.

L’intention est bonne

Rendons cette justice à M. Lesourd. Il reconnaît que la Revue des lectures a fait du bien à une multitude de personnes, c’est à dire à « des jeunes filles, à des enfants, à des œuvres de jeunesse et de patronage, à des âmes pieuses, à un public très spécial, à la catégorie de catholiques qu’il appelle primaire. » Il reconnaît qu’elle a épargné aux personnes de ce genre « des occasions de trouble, des désirs inutiles, des regrets qui peut-être les eussent rendues très malheureuses. »

Pour nous, c’est beaucoup. Quand on a préservé tant d’âmes de troubles, de vains désirs, de regrets et de malheurs, et aussi — nous suppléons ici M. Lesourd et nous réparons une grave omission — et aussi du seul mal et du seul malheur qui importent, à savoir du péché et des suites du péché, on a fait œuvre utile : M. Lesourd veut bien le reconnaître. Nous lui savons gré de son impartialité et du bienveillant témoignage qu’il nous a rendu.

Mais la thèse est inadmissible

C’est sa thèse qui est inadmissible. À l’en croire, les principes de critique de la Revue des lectures ne doivent pas être érigés en « règle universelle. » Ils ne concernent que les jeunes filles, à l’exception de la jeunesse masculine sans doute, les enfants, les personnes d’œu-

  1. On peut faire observer que le texte du début : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père » est pris à contresens. Tous les élus n’auront pas une égale récompense ; mais il ne s’ensuit aucunement de là que tout chemin conduit au ciel.