Le 14 septembre 1909, paraissait une lettre collective de l’Episcopat français sur les
droits et les devoirs des parents relativement à l’école. Il y était posé en principe
que l’enfant appartient à ses parents et que, « quoi qu’en disent certains philosophes
imbus des erreurs grossières du paganisme, la famille doit vivre dans l’Etat sans se
confondre avec lui. C’est aux parents qu’appartient Le droit imprescriptible d’initier
les enfants à La vie de l’âme. Le prétendu droit de l’enfant ne peut prévaloir contre
les droits de Dieu ». L’école n’étant donc que le prolongement de la famille, les
parents ont des devoirs : choisir l’école conforme à leurs croyances ; la surveiller
dans ses maitres, dans son enseignement et dans ses livres ; retirer les enfants de
l’école si, au lieu de rester neutre, cette école « n’est plus qu’un meule où l’on jette
un fils de chrétien pour qu’il en sorte un renégat ». Cette lettre de l’épiscopat français
se terminait par la condamnation d’un certain nombre de livres en usage dans
les écoles « neutres », empreints « de l’esprit de mensonge et de dénigrement envers
l’Église catholique, ses doctrines et son histoire ».
La lettre fit grand bruit et la Fédération des Amicales des institutrices et des instituteurs de France et des colonies s’en emparait aussitôt, ainsi que les Amicales de province, pour intenter divers procès en dommages-intérèts contre plusieurs signataires du document.
C’est ainsi que le cardinal Luçon, archevêque de Reims, était, à la date du 7 novem