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d’exagéré, qui ne déplaît pas dans un sujet dont l’époque est très-voisine des siècles appelés fabuleux ou héroïques.

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THÉIS
(Étienne-Guillaume, baron de), né à Nantes le 12 décembre 1765.


VOYAGES DE POLYCLÈTE, ou Lettres romaines, 3 vol. in-8, 1821 ; 4e édit., 3 vol. in-12, 1828. — En publiant cette composition, ouvrage de toute sa vie, M. de Théis a rempli le désir qu’on avait depuis longtemps, qu’un homme de goût entreprît sur les Romains un travail semblable à celui que l’abbé Barthélemy a fait sur les Grecs avec tant de succès. Barthélemy a fait voyager un Grec parmi les Romains. Il a choisi l’époque de Sylla pour nous peindre Rome ; peut-être aurait-il pu se placer quelques années plus tard, afin d’avoir à faire des tableaux plus riches et plus variés. Cependant on est tenté de l’excuser en songeant que cette époque de Sylla nous offre le spectacle d’une grande lutte entre le peuple et l’aristocratie, dont les détails nous sont moins connus que ceux des guerres du triumvirat. On peut ajouter que c’est le passage de l’austérité républicaine à la corruption, qui présage le despotisme, qu’a voulu peindre M. de Théis. Pour un observateur profond, ces transitions sont les moments les plus importants de l’histoire des peuples. Tout ce qui concerne la vie publique et privée des Romains, les fonctions de leurs magistrats, de leurs pontifes, de leurs commandants militaires, la composition de leurs redoutables armées, les récompenses accordées aux généraux et aux soldats, leurs amusements, leurs spectacles, leurs théâtres, leur littérature, leur philosophie, leurs arts, leurs mariages, leurs esclaves, leurs repas, leur luxe, la somptuosité de leurs palais et de leurs maisons de campagne, leurs vêtements, la toilette des dames romaines, est le sujet de cet ouvrage ; et cette énumération, même incomplète, en prouve assez l’utilité et l’intérêt. Nous laisserons le lecteur chercher dans l’ouvrage même le récit des circonstances dont l’auteur a entouré son principal personnage, afin de donner à l’ensemble quelque intérêt dramatique.

MÉMOIRES D’UN ESPAGNOL, ou Histoire d’Alphonse de Péraldo, 2 vol. in-8, 1818. — Élevé par une mère jeune encore, qui se consacra tout entière à l’éducation de son fils, Alphonse passa sans gradation de l’enfance à l’état d’homme. Il ne connaissait encore de l’amour que ce qu’on en dit dans les romans de chevalerie, lorsque sa jeunesse fut éprouvée par une aventure piquante. Alphonse vivait à la campagne ; une femme jeune, belle, chez la-