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1798. — *Célestine, ou les Époux sans l’être, 4 vol. in-12, 1799 ; autre édit., 4 vol. in-18. — *Voyage dans le boudoir de Pauline, in-12, 1801.

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BELLEMARE (J. F.)


LE CHEVALIER TARDIF DE COURTAC, 5 vol. in-12, 1816. — Il y a des honnêtes gens partout, dit un proverbe ; il n’y en a point dans ce roman ; et quoiqu’il y ait infiniment de monde, on n’y trouverait pas un seul honnête homme ; et si parmi beaucoup de femmes il y en a une passablement honnête, elle a eu du moins une vie terriblement aventureuse, s’est trouvée en de bien mauvaises mains, et l’a échappé belle, si elle l’a échappé. Le héros lui-même, que l’auteur nous avait donné seulement comme léger, étourdi, mal élevé, laissant toujours, par ses délais, échapper l’occasion du succès, et soumis jusqu’au ridicule le plus excessif à l’influence du préjugé nobiliaire, devient aussi, dans l’occasion, chevalier d’industrie, fripon et complice même de scélérats. Le caractère de Courtac est d’ailleurs assez mal conçu sous d’autres rapports ; tantôt ce chevalier gascon montre un esprit incapable de toute réflexion, et borné jusqu’au dernier degré de la sottise, tantôt on le voit habile discoureur et subtil raisonneur ; avec le quart d’esprit qu’il fait paraître dans certaines occasions, il ne devrait pas faire le quart des sottises qu’il fait dans le reste de l’ouvrage. L’auteur est certainement un homme d’esprit, et il a voulu le prouver à chaque page de son livre ; mais il a prouvé aussi qu’avec beaucoup d’esprit on pouvait composer cinq volumes diffus, traînants, prolixes, languissants, et partant ennuyeux.

Nous connaissons encore de cet auteur : Le Damné volontaire, ou les Suites d’un pacte avec le Diable, 3 vol. in-12, 1821.

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BENNETT (mistress Elis.), romancière anglaise.


ROSA, ou la Fille mendiante, trad. de l’anglais par M. Brayer, 7 vol. in-12, an VI (1797). — Rosa est une petite fille de quatre ou cinq ans, qui mendie avec importunité pour apporter à sa mère un sou blanc, sous peine d’en être cruellement maltraitée si elle ne peut y réussir. Rosa, si malheureuse auprès de cette créature, est plus malheureuse encore quand elle en est abandonnée ; laissée seule au monde, dénuée, faible, elle est recueillie par un personnage bizarre, brusque et sensible, bon, excellent même, mais mélancolique, malheureux et malade. Après lui avoir dû le bienfait fatal d’un éducation infiniment supérieure à l’état d’où il l’a tirée, elle le perd par la nécessité où il est d’aller au delà des mers ; elle tombe successivement dans des malheurs aussi grands qu’ils sont peu mérités. Belle, parfaite, ornée de tous les talents et de toutes