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enfin le personnage essentiel et le plus élevé, Isidore, directeur vénérable et défenseur fidèle de la vertueuse Blanche d’Évreux, justifient le succès d’estime qu’a obtenu cette agréable publication.

On a encore de cet auteur : Le Pèlerin, imprimé dans le T. XI de la Bibliothèque des Romans. — Bathilde, reine des Francs, 2 vol. in-8, 1814. — *Geneviève, ou le Hameau, in-12, 1822.

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SINGLETON (miss Éléonore), romancière anglaise.


SIDONIA, ou le Refus, traduit par Mme de Viterne, 4 vol. in-12, 1812. — Quoique Sidonia soit, selon l’usage, une beauté accomplie, elle ne joue dans ce roman que le rôle d’une tante, et ne paraît habituellement que sur le second plan du tableau. En récompense, sa nièce Émilie, une des plus aimables personnes avec qui les lecteurs de romans aient jamais fait connaissance, occupe presque constamment l’attention. Émilie est une riche héritière, dont les affections ont été captivées par lord Arondel, homme qui n’a pas moins de quarante-deux ans, et le modèle des gouverneurs des grandes Indes, d’où il est revenu sans avoir augmenté sa fortune. Émilie épouse lord Arondel, que ses talents portent au ministère. Dans cette situation élevée, sa belle, sa modeste et timide épouse, est l’objet de plus d’une poursuite amoureuse, auxquelles son amour pour son mari lui permet de résister. Lord Arondel est loin cependant de payer de retour l’amour de cette charmante femme. Il a retrouvé à Londres l’épouse du général Monthermer, qu’il a connue dans l’Inde, où il avait eu le bonheur de l’arracher à une mort certaine. Mme de Monthermer, qui a précédé son mari en Angleterre, est une belle Italienne, improvisatrice, qui aime les beaux-arts et en cultive plusieurs avec succès. Quelle différence d’elle à Émilie, faisant assez gauchement les honneurs de sa maison, et occupée exclusivement de veiller sur les jours de son jeune fils. Arondel fit ces remarques et finit par délaisser presque tout à fait l’épouse qui l’ennuie, pour l’amie près de laquelle ses heures coulent avec rapidité. Arondel ne trahit pas cependant, par un double adultère, les nœuds qui l’unissent avec son épouse ; mais les conséquences de ses torts n’en sont pas moins funestes. Mme de Monthermer, apprenant que son mari va revenir, exige d’Arondel qu’il la place hors de la puissance d’un homme qu’elle déteste. Il a la faiblesse d’y consentir, et après divers incidents, il périt pas la main de Monthermer. On apprend seulement alors pourquoi Sidonia, qui prend une part assez grande aux événements qui précèdent la catastrophe, avait refusé autrefois la main de lord Arondel.

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