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Sévéra est le sujet du roman. Tous deux sont dignes d’intérêt par leurs brillantes qualités ; mais le père de Sévéra tient encore secrètement au culte païen : l’évêque de Tours qui le savait, veut rompre toute liaison entre le sénateur Sévérus et Clovis, et empêcher le mariage de Sévéra avec Florentinus, déjà trop puissant à ses yeux par son ascendant sur les Gaulois. Le bonheur des deux amants est retardé longtemps par la politique de l’archevêque, par les intrigues des moines, et par l’enlèvement de Sévéra, qu’on enferme dans un couvent. Florentinus ne parvient qu’après de longs efforts à retrouver et à délivrer celle qu’il aime. Tous les prestiges sont employés par la haine pour armer contre Florentinus la crédulité superstitieuse du peuple, et même celle des barbares. Nouvel Asmodée, l’auteur nous fait pénétrer dans les dortoirs secrets et dans les cachots mystérieux des monastères ; ce qui fait naître de son pinceau une grande variété de tableaux et de portraits, où l’on voit réunis avec autant de plaisir que de surprise, la touche délicate d’un romancier, et le burin ferme d’un historien. On lit avec le plus grand intérêt des tableaux piquants par leur originalité et leur diversité, tels que celui du patrimoine du sénateur gaulois à la fin du Ve siècle ; d’un camp de vétérans, et de ces cachots nommés ergastules, dans lesquels de riches patriciens renfermaient leurs nombreux esclaves, Wisigoths, Vandales, Francs, Allemands et Bourguignons ; le voyage de Florentinus chez les Armoriques ; la description de l’antre sauvage de Lamia, prêtresse de Pan, célébrant la nuit, au milieu d’un désert, les antiques sacrifices ; la peinture du luxe et de la magnificence de l’évêque de Tours Volusianus, etc., etc., etc.

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SIMONS-CANDEILLE

(Amélie-Julie Candeille, plus connue sous le nom de),

née à Paris le 31 juillet 1767, morte le 3 février 1834.


LYDIE, ou les Mariages manqués, conte moral, 2 vol. in-12, 1819. — Le but que l’auteur s’est proposé dans ce roman est de tracer les inconvénients et les suites funestes de l’éducation à la mode. Dès le début, tous les personnages sont en action, et sur le premier plan paraît Lydie, exemple trop commun de ce qu’une mauvaise éducation peut gâter d’heureuse dispositions et d’agréments naturels. Lydie, formée par la nature pour faire le bonheur de tout ce qui l’environne, devient, par sa folle vanité, par sa légèreté indomptable, le désespoir et la honte de sa famille : coupable par sa faute d’une apparente infidélité envers l’amant aimable à qui son père allait l’unir ; indignement trahie par le lâche