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SHELLEY (mistress), romancière anglaise,
fille du célèbre William Godwin, et femme du poëte Shelley.


FRANKENSTEIN, ou le Prométhée moderne, traduit de l’anglais par J. S***, 3 vol. in-12, 1821. — Frankenstein est bien une des plus bizarres productions qui soient sorties d’une cervelle anglaise. Dévoré de la soif de savoir, Frankenstein quitte sa famille, se rend dans une université d’Allemagne, où, entre autres sciences, il apprend l’anatomie. Un jour, en observant un corps, il surprend le grand principe de la génération et les causes de la vie. Ne voulant point que sa découverte soit inutile, il forme le projet de créer un être humain en s’y prenant comme on ne s’y est point encore pris. Ô prodige ! seul il devient père ; et, cette fois du moins, les plaisants sont en défaut ; mais le résultat de notre anatomiste est un automate vivant, de huit pieds de haut, mais hideux, dont lui-même a horreur. Le monstre ne tarde pas à connaître sa difformité, et parvient aussi à connaître son créateur, auquel il demande une compagne. Frankenstein recule devant la crainte de perpétuer une race de monstres ; mais il paye cher ce refus philanthropique : sa femme, ses parents, ses amis, périssent de la main de celui auquel il a donné l’existence. Frankenstein parcourt le globe pour le poursuivre et se venger, et tous deux se rencontrent près du pôle ; mais la douleur, la fatigue et le froid, mettent fin à l’existence du Prométhée moderne, et le monstre arrive pour être témoin de la mort de son créateur. En proie aux remords qu’il ne peut supporter, il met fin à sa triste existence près des restes de celui qui lui avait fait ce funeste présent. — Il n’est lecteur si blasé qui soit à l’abri de l’étonnement au récit de telles aventures, et les femmes dégoûtées des petits hommes qui tourbillonnent autour d’elles, trouveront peut-être ce qu’il leur faut avec l’homme de huit pieds de la création de Mme  Shelley, digne émule du physicien Robertson.

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SILVIO PELLICO, littérateur italien, né à Saluces, en Piémont.


MES PRISONS, Mémoires de Silvio Pellico, trad. par M. Clausade, 2 vol. in-12, 1833. — Les mêmes, trad. par M. A. Delatour, in-8, 1833. (Il y a encore six autres traductions françaises de cet ouvrage remarquable). — Silvio Pellico reçut dès son enfance une excellente éducation, se livra ensuite à la poésie, et se fit connaître par quelques compositions littéraires, notamment par une tragédie (Francesca da Rimini), qui eut beaucoup de succès à Milan et dans toute l’Italie. À la chute du royaume d’Italie, son