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fidèlement retracé dans cette longue étude historique. La cour de France, en 1560, est habilement reproduite dans ce tableau en deux volumes, dont l’exécution fait honneur à M. de Bazancourt.

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BEAUFORT D’HAUTPOUL
(Joséphine de Contances, comtesse), née à Paris, vers 1770.


SÉVERINE, 6 vol. in-12, 1808. — Une jeune fille de douze ans, abandonnée dans les rues de Londres, excite par ses cris la compassion d’une dame fort riche, qui la fait monter dans sa voiture et l’emmène à la campagne. Elle est fille d’un émigré français, orpheline, et il ne lui reste qu’un frère dont elle ignore la destinée. Confiée par ses parents aux soins d’une Anglaise, celle-ci l’a chassée de chez elle parce qu’on ne lui paye plus de pension. Séverine retrouve une nouvelle bienfaitrice ; mais celle-ci est elle-même accablée de chagrins qui ne lui laissent pas un seul moment pour s’occuper de sa protégée, dont la seule occupation est de se promener dans une prairie voisine, où elle fait connaissance de Théobald, fils du marquis de Kersevel, autre émigré français. Théobald devient amoureux de Séverine et parvient à la rendre sensible ; bientôt il devient entreprenant, audacieux ; mais un hasard heureux sauve la vertu de Séverine, qui, remplie de trouble, confie son secret à Mme Lobkof, sa bienfaitrice. Mme Lobkof se détermine à s’occuper de Séverine, qu’elle unit à Théobald, et meurt bientôt après en lui léguant toute sa fortune. Le père de Théobald n’apprend point sans chagrin le mariage de son fils ; sous un vain prétexte, il le rappelle en France, où Théobald, livré à la dissipation, oublie son épouse et son enfant. Pendant l’émigration du marquis de Kersevel, ses biens sont passés à une jeune veuve, nommée Léonie, qui joint aux grâces les plus séduisantes une âme généreuse ; son désir est de rendre aux Kersevel leur héritage. Le moyen le plus simple est d’unir Théobald avec elle ; le marquis, qui a fait casser secrètement le mariage de Séverine, exige impérieusement ce mariage, et le faible Théobald, après avoir résisté quelque temps, cède enfin ; mais au moment d’accomplir cette fatale union, Séverine arrive avec son frère, qui provoque Théobald et succombe sous ses coups. Théobald s’enfuit désespéré. Séverine et Léonie changent le château de Kersevel en hôpital, où Théobald revient consumé de misère, expirer dans leurs bras. — On voit que cette composition ne manque pas de mouvement ; mais l’auteur a eu le tort grave de fixer l’imagination de ses lecteurs sur des aventures affligeantes, odieuses, sur des délits qui troublent l’ordre moral et celui de la société.

On a encore de Mme Beaufort d’Hautpoul : Zilia, in-12, 1784. — Achille et Déidamie, in-8, 1799. — Athénée des Dames, 6 vol. in-12, 1808. — Childéric, roi des Français,