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encore les grâces et la beauté. Bientôt il va unir sa destinée à celle de l’objet de son amour ; mais il veut que son ami connaisse tout son bonheur, et il l’introduit dans la maison de la belle Amélie. Frédéric est frappé de tant d’éclat et de beauté, l’amour se glisse dans son âme à son insu ; l’adroite Amélie l’enlace dans ses piéges, et a soin d’aiguiser le trait dont il est frappé : elle n’aime ni Auguste ni Frédéric ; mais Frédéric est un plus riche parti. Cependant celui-ci regarde son amour comme une trahison envers son ami : il veut l’étouffer ; mais une circonstance imprévue le trahit et lui en arrache l’aveu, qui est accueilli avec une feinte tendresse. Frédéric repousse le bonheur qui lui est offert, il fuit Amélie, et dans une lettre où, en détestant son amour, il l’exprime avec feu, il lui proteste qu’il ne la reverra que mariée à Auguste. Amélie fait négligemment tomber cette lettre entre les mains d’Auguste, qui, après avoir accusé son ami, revient bientôt à son noble caractère, et va le trouver pour lui persuader d’épouser Amélie. Là commence entre les deux amis un combat généreux, qui se termine par l’acquiescement de Frédéric aux désirs de son ami. Peu après, celui-ci fait la connaissance de Charlotte de Walstein, jeune personne moins brillante qu’Amélie, mais douée de qualités plus solides, et avec laquelle il se marie. Amélie est punie cruellement de sa coquetterie : un coup de pistolet ensanglante et traverse son beau sein, qu’elle avait imprudemment recouvert d’un habit d’homme, pour suivre un de ses amants qui l’avait quittée pour une jeune personne qu’il enlevait.

LE NOVICE, roman du XIVe siècle, 4 vol. in-12, 1828. — Un jeune homme nommé Robert, voué par son père à la vie monastique, a commencé son noviciat à l’abbaye de Saint-Paul. Forcé de sortir de son couvent, occupé par une des bandes armées qui désolaient la France après le traité de Brétigny, il séjourne dans le château de son père. Là il fait connaissance avec une jeune femme, modèle de grâce et de beauté. Bientôt le bruit des armes se fait entendre ; la présence de Bertrand du Guesclin lui inspire l’amour de la gloire. Changer son froc contre une cuirasse, suivre la belle Julienne, qui doit accompagner en Espagne le sire Évrard, son époux, combattre sous les yeux et à côté de du Guesclin, sont des tentations auxquelles l’impatient jeune homme ne peut résister. Il se met en route avec le titre d’écuyer de du Guesclin, et se rend à Saragosse avec l’armée. Après divers incidents, sire Évrard est blessé et laissé pour mort sur le champ de bataille. Robert et Julienne, cédant au sentiment qui remplit leurs cœurs, sont sur le point de s’unir et se jurent une tendresse éternelle, lorsque le jaloux Évrard, guéri de ses blessures, les surprend,