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ques autres personnages, a coûté à son auteur 15 mois de prison et 3,000 francs d’amende.

LES MONTAGNARDES, traditions dauphinoises, 3 vol. in-12, 1826. — Rien n’est plus attachant que la lecture de cet ouvrage, où se trouvent rajeunies, dans une narration tantôt brillante et tantôt gracieuse, les traditions populaires du vieux Dauphiné. L’auteur y fait preuve d’une grande flexibilité de talent ; son style revêt tour à tour les formes les plus variées ; il s’adapte aux époques, aux caractères, au sexe, aux conditions : la candeur virginale d’une jeune fille, la gaieté rustique d’un villageois, les rêveries d’une âme ardente et religieuse, les accents passionnés de l’amour, tous les tons lui sont familiers ; il reproduit avec vérité tous les langages. Quelquefois, cependant, l’exaltation de l’écrivain est allée au delà des choses réelles ; mais, si l’on se reporte aux temps dont il nous retrace le tableau, cette exaltation est encore de la vérité. Il y a surtout beaucoup d’éclat et de fraîcheur dans la plupart des descriptions.

LES HÉBÉRARD, 2 vol. in-8, 1837. — L’action de ce roman se passe au temps où le cardinal de Richelieu gouvernait la France, et portait à l’Espagne ces coups terribles dont jamais elle ne put effacer la trace. La Catalogne s’étant soulevée pour se constituer en république, et s’étant ensuite donnée à la France pour se procurer l’appui dont elle se sentait le besoin, Lamothe-Houdancourt, investi du titre de vice-roi, partit avec cinq mille Français, et se mit à la tête des insurgés. Le jeune Achille Hébérard fut du nombre des braves qui suivirent Houdancourt. Blessé dans un combat, des ennemis généreux le recueillirent ; leurs soins lui rendirent la vie, et l’amour se chargera d’adoucir les rigueurs de sa captivité. La plus tendre liaison ne tarda pas à s’établir entre Hébérard et la fille de son hôte, la belle Leonora. Tout à coup, le prisonnier disparaît, au mépris de sa parole, au mépris de ses devoirs. Cette conduite méritait d’être punie ; et don Raphaël, frère de Leonora, se chargea de ce soin. Le frère et la sœur se mettent en chemin pour la France ; l’un sous le simple nom d’Elviagador ; l’autre, qui avait pris des habits d’homme, sous celui d’Ismayl. Au moyen de ces déguisements, don Raphaël parvient à fasciner l’imagination et le cœur de Stella, l’aînée des sœurs d’Hébérard : près de déshonorer la sœur et d’immoler le frère, don Raphaël s’arrête à propos ; Hébérard se justifie, et une double union réconcilie les deux familles.

Nous connaissons encore de cet auteur : Le Roi des Montagnes, 5 vol. in-12, 1828. — Les Deux Seigneurs du village, 4 vol. in-12, 1829. — La Chemise sanglante, 4 vol. in-12, 1830. — Le Grenadier de l’île d’Elbe, 2 vol. in-8, 1830. — La 32e Demi-Brigade, in-8, 1832. — Chroniques Impériales 1re et 2e période, 2 vol. in-8, 1833-34. — La Cotte rouge, 4 vol. in-12.

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