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conscience, et, sans doute, d’après des notions exactes. Or, cette femme ne nous parle que des faiblesses, des chutes et des rechutes de son sexe. Ici, c’est une marquise qui raconte les aventures galantes de sa vie ; ailleurs, c’est une comtesse qui vaut bien la marquise en fait d’écarts et de chutes ; là, c’est une vicomtesse très-sage et très-vertueuse qui s’empoisonne de désespoir pour une infidélité que lui a faite son amant ; enfin, c’est une baronne qui se dévoue, pendant sa jeunesse, aux perfidies des amants, et qui s’en croit quitte pour dire, quand elle est vieille, que les hommes sont des traîtres dont elle saura se méfier désormais. Il est vrai que les infidélités des hommes sont rudement punies dans le roman d’Elma ; Mme S. H. D. envoie impitoyablement à la mort tout homme qui a séduit une jeune fille ou une jeune femme ; elle les fait tous périr sur l’échafaud. Ce roman, dut reste, se compose entièrement d’épisodes, et il n’est pas plus consacré à l’histoire d’Elma qu’à celles de sept ou huit autres personnages que l’auteur fait intervenir pour remplir son cadre.

Nous connaissons encore de cet auteur : *Les Épreuves de l’amour et de la vertu, 2 vol. in-18, 1797. — *Le Père Emmanuel, ou l’Ascendant de la vertu, 2 vol. in-12, 1805.

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QUESNÉ (Jacq.-S.), né à Pavilly en 1778.


LETTRES DE LA VALLÉE DE MONTMORENCY, in-12, 1816. — Un style incorrect et barbare, des tableaux ridicules et licencieux, des situations usées, un fatras scientifique, philosophique et politique ; tels sont les éléments de cet ouvrage, dont nous nous dispenserons de faire l’analyse.

HISTOIRE D’ADOLPHE ET DE SILVÉRIE, suivie de M. d’Orban, 2 vol. in-12, 1822. — Adolphe brûle d’un amour incestueux pour Silvérie, sa sœur. Cependant son cœur est vertueux, et il est sur le point de chercher dans la mort le terme de ses maux, lorsque leur père, officier supérieur qu’ils croyaient mort dans la campagne de Moscou, revient dans ses foyers. Il découvre à Adolphe qu’il n’est point son fils, mais seulement son neveu. Les deux amants, au comble de la joie, unissent leur destinée, et oublient dans les plaisirs de l’hymen les peines que leur a causées l’amour. Cet ouvrage est précédé d’un petit ouvrage sur l’art du romancier.

Nous connaissons encore de ce trop fécond romancier : Le Naufrage, broch. in-8, 1795. — Eugène et Sophie, in-18, 1797. — Lettres de Verteuil, 2 vol. in-18, 1798. — Les Cinq voleurs de la forêt Noire, in-18, 1799. — Les Folies d’un conscrit, 2 vol. in-18, 1800. — Busiris, ou le Nouveau Télémaque, 2 vol. in-12, 1801. — Le jeune Matelot, in-18, 1801. — Les Journées d’un vieillard, in-8, 1804. — Mon Aventure dans la diligence, broch. in-8, 1808 (brûlée par ordre du ministre de la police). — Mémoires de Céran de Valménil, in-18, 1813. — Marcelin, 2 vol. in-12, 1815. — Mémoires de