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légué Clémentine ; là, souvent la nature est prise sur le fait de ses actes ou de ses paroles.

LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX, 2 vol. in-8, 1833. — Les Sept péchés capitaux sont sept contes pleins d’intérêt, dont chacun correspond au vice caractéristique qu’il doit représenter. Le premier de ces contes a pour titre les Sarabaïtes de Pedralda ; c’est l’histoire de deux moines d’une petite abbaye près de Valence, l’un jeune et candide, l’autre vieux et dissimulé, et tous deux amoureux d’une jeune et belle femme. Un médecin, frère de l’objet de leur amour, a surpris le secret des deux moines, et pour mettre à l’abri de leurs tentatives la pudeur de sa sœur, mariée à un vieillard, il arme par la calomnie les religieux l’un contre l’autre. Le plus jeune frappe d’un coup de poignard son adversaire déjà mort et qu’il croit endormi. Puis le docteur prépare lui-même la fuite du meurtrier, et le fait monter sur une cavale aux jambes nerveuses et fines. Aussitôt, un coursier andalou reçoit le corps du mort assassiné, et est mis sur la trace de la cavale, qu’il poursuit à outrance. Le meurtrier, obsédé par les fantômes de son imagination, frissonne au retentissement de l’écho, au silence des forêts qu’il parcourt, jusqu’à ce que le coursier fougueux, déjà sur les pas de la cavale, fasse ballotter à ses côtés l’affreuse réalité d’un cadavre. Cette poursuite, qui s’achève sous le portail de la cathédrale de Valence, est un hardi et pittoresque tableau du remords. — Quarante-huit heures de la vie de ma mère, l’Orphelin, et une Plaisanterie, forment trois scènes de mœurs privées remplies d’observations. — Le Doigt de Dieu est une peinture fortement colorée des mœurs de la régence. Vient ensuite l’Élixir d’immortalité ; puis le morceau le plus remarquable du livre : une Heure à la conciergerie : c’est le récit de la captivité de Vergniaud, et, pour ainsi dire, le dernier mot et la confession de ce célèbre Girondin.

NE TOUCHEZ PAS À LA REINE, in-8, 1837. — Don Félix de Valdelirios cheminait sur la grande route de Tolède à Madrid, lorsque tout à coup un voleur sort d’un fossé et demande au gentilhomme la bourse ou la vie. Don Félix tire son épée, et sans doute il aurait succombé dans une lutte inégale, lorsqu’un jeune homme alerte et vigoureux se précipite sur le bandit et le met hors de combat. Don Félix remercie son libérateur, qui se nomme Gil Toralva, lui offre une place sur sa mule, et, tout en cheminant, les deux nouveaux amis se racontent leurs aventures, d’où il résulte que tous deux, sans patrimoine et comptant sur l’avenir, vont chercher fortune à Madrid. Ainsi les deux amis marchent vers le même but. Ils arrivent dans la capitale des Espagnes le