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ouvrages ont traité le même sujet, néanmoins le roman de Mme  Maignaud commande un vif intérêt. La fable est bien conçue et marche avec rapidité ; les caractères sont habilement tracés et se soutiennent jusqu’à la fin.

Nous connaissons encore de cet auteur : La Fille mère, 4 vol. in-12, 1830. — Les Étudiants, épisodes de la révolution de 1830, 4 vol. in-12, 1831.

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MAINTENON

(Fr. d’Aubigné, d’abord dame Scarron, ensuite marquise de),

née dans la prison de Niort en 1685, morte à Saint-Cyr le 5 avril 1719.


LETTRES DE MADAME DE MAINTENON (recueillies et publiées par la Beaumelle), 2 vol. in-12, 1752 ; idem, 9 vol. in-12, 1756 ; idem, 6 vol. in-12, 1806. — Ces lettres n’ont ni les traits piquants, ni les peintures vives, ni les saillies et les tournures originales qu’on trouve partout dans celles de Mme  de Sévigné ; mais elles sont écrites avec beaucoup de naturel et de sagesse ; elles annoncent un esprit juste, une humeur égale, un caractère noble, une âme plus élevée que tendre ; ce qui les rend particulièrement intéressantes, c’est qu’elles ont rapport aux événements contemporains. En général, il résulte de toutes ces lettres qu’il régnait alors à la cour un ton de gravité et de politesse, qu’on y avait généralement de l’esprit et de l’instruction, mais surtout qu’on y était dévot.

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MAISONFORT (Mme  de la).


L’HÉRITIÈRE POLONAISE, 3 vol. in-12, 1811. — Ce roman est une espèce de mélodrame où les acteurs se succèdent avec autant de rapidité que les événements ; il en vient de Paris, de Rome, d’Amérique, d’Asie, de tous les coins de l’univers. Enfin, après un nombre infini de combats, d’enlèvements, de voyages, de surprises, de persécutions, tout rentre dans l’ordre, tout se trouve pour le mieux. Les héros du livre étaient à des distances immenses l’un de l’autre ; c’est un jeu pour l’auteur de les réunir : l’un revient à pied du fond de la Pologne ; l’autre arrive de Vienne en berline ; un troisième vient du Pérou, un quatrième de la Perse, un cinquième de Madras, et plus de trente personnes, sans s’être donné le mot, arrivent à la même heure dans le même village, dans la même maison, pour tirer le lecteur de peine, débrouiller vingt intrigues, punir le crime et sauver l’innocence persécutée. — Au milieu d’une histoire aussi embrouillée, on trouve quelques épisodes intéressants : par exemple l’histoire d’un certain misan-