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mette une vie selon mon cœur, une vie qui ne doive rien au monde ; oui, quand je l’ai consacrée aux arts, cette vie, j’ai dit un éternel adieu aux usages et à la tyrannie sociale ! Je braverai les jugements de la foule hypocrite et perverse ! Que m’importe son opinion ? Je me suis faite homme, je veux être libre, je suis artiste !… » Il est vrai que quelques femmes de nos jours prennent la plume et le pinceau et disent : Je suis indépendante ! plus de société, plus de mari, plus de ménagements ! Allons où nous emporte notre génie ! La femme artiste du roman suit cette route et va fort loin. La femme du monde fait aussi autant de chemin, avec cette différence, qu’elle trompe son mari, tandis que la femme artiste ne fait que se tromper elle-même. La femme du monde, dans sa conduite, agit avec une haute prudence et de grandes précautions ; la femme artiste brave l’opinion, et toutes deux arrivent malheureusement au même scandale et au même résultat : la femme du monde est abandonnée de son mari, et la femme artiste de son amant. — Le roman de M. Auger est un tableau de mœurs étudié avec soin, travaillé avec des détails infinis, et présenté avec art. Cependant, toute cette histoire est bien triste, et tout le talent de l’auteur n’a pu en dissimuler l’affligeante conclusion.

On doit encore à M. Auger : Gabriel Venance, 2 vol. in-12, 1820. — Ivan VI, ou la Forteresse de Schlusselbourg, 3 vol. in-12, 1824. — Rienzi, 3 vol. in-8, 1826. — Une Nuit de carnaval, in-12, 1826.

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AULNOY (Jumelle de Berneville, comtesse d’), morte en 1705.


RELATION DU VOYAGE D’ESPAGNE, 3 vol. in-12, 1670. — Cet ouvrage est bien écrit. Les deux premiers vol. (1re édit.), qui tirent sur le roman, sont fort amusants ; le troisième, qui tient un peu plus à l’histoire, est assez instructif.

HIPPOLYTE, COMTE DE DOUGLAS, 2 vol.  in-12, 1690. — Nouv. édit., 2 vol. in-12, Paris, 1757. — 3 vol. in-18, 1817. — Ce roman est bien écrit, et il est difficile de le lire sans être attendri jusqu’aux larmes. Le premier volume est assez naturel, mais le second est chargé de trop d’événements extraordinaires et peu vraisemblables, surtout vers le dénoûment.

CONTES DES FÉES, 8 part. en 4 vol. in-12, Paris, 1698. — Les mêmes, 4 vol. in-12, Amsterdam, 1708. — Nouv. édit., 5 vol. in-18, 1810. — Ces Contes sont écrits avec grâce et délicatesse, surtout dans les 4 premiers volumes. Sous l’apparence d’une simplicité qui n’a rien de niais ni d’ennuyeux, on trouve les mœurs et les instructions familières qu’on pouvait répandre dans ces petits ouvrages ; et quoiqu’on les ait destinés d’abord pour de jeunes per-