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fautes héroïques, de sacrifices successifs et habilement gradués, de l’ensemble desquels se compose le caractère de cette femme, excite constamment le plus vif intérêt. Sur le second plan se présentent les figures de charmante incarnation, de l’ambition patiente, hypocrite, peu scrupuleuse dans le choix de ses moyens ; de Cristianici, représentant l’orgueil arrogant, inflexible, étouffant jusqu’aux sentiments de la nature, s’indignant d’une faiblesse comme d’un crime ; de Paquita, type de la jalousie italienne, de l’amour qui caresse d’une main et menace de l’autre ; de Baptiste, ami fanatique, frère dévoué jusqu’au crime. Puis, un peu dans l’ombre, apparaissent les physionomies de Juanita, de Marini le lazzarone, qu’on voit vendre tour à tour son poignard aux vengeances du prince Cristianici, et à la politique du duc de Chiaramante.

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GUYOT (Mme).


AMÉLIE DE SAINT-FAR, ou la Fatale erreur, 2 vol. in-12, 1808.

JULIE, ou J’ai sauvé ma rose, 2 vol. in-12, 1807.

Ces deux romans licencieux ont été et sont encore attribués, par un grand nombre de personnes, à Mme Choiseul-Meuse ; mais c’est une erreur, ils sont bien de Mme Guyot ; ils ont été revus et publiés par M. Rougemont.

L’auteur d’Amélie de Saint-Far semble s’être piqué de disputer de cynisme et de licence avec les écrivains qui sont distingués par ce côté honteux. Le fond de son roman, assez froidement imaginé, est réchauffé par les tableaux les plus obscènes. Mais que dire d’un ouvrage dont on ne peut citer aucune partie sans outrager la pudeur, ou sans manquer aux convenances sociales et à l’honnêteté publique ? Si un homme l’avait écrit on pourrait lui reprocher d’avoir trahi par ses écrits les dérèglements des mœurs ; mais lorsque de tels tableaux ont été écrits par une femme, la pitié et le dégoût arrêtent la censure.

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HAMILTON (le comte Antoine),
né en Irlande en 1646, mort à Saint-Germain en Laye le 21 avril 1720.


CONTES, 3 vol. in-8, contenant le Bélier, l’histoire de Fleur d’Épine, les Quatre Facardins, la suite des Facardins et de Zénéide, par le duc de Lewis, 2 vol. in-18, 1812. Édition la plus belle et la plus correcte des Contes d’Hamilton ; l’édition original est de 1730.

Pressé par les dames de la cour de faire des contes dans le goût des Mille et une Nuits, qui étaient en grande faveur, Hamilton,