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surtout un art dramatique qui soutient l’intérêt qu’on serait souvent tenté de retirer à Fleetwood, si l’on ne trouvait dans le livre beaucoup de détails pleins d’esprit et de finesse. L’épisode du vieux Ruffigny rencontré en Suisse, et le récit de ses aventures, sont extrêmement attachants.

ISABELLE HASTINGS, trad. par Mme  Collet, 4 vol. in-12, 1823. — Isabelle, mariée très-jeune au brillant Willoughby, voit une coquette lui disputer le cœur de son époux, que l’attrait du plaisir et de la nouveauté entraîne malgré lui vers la dangereuse sirène. Conseillée par une amie, Isabelle, pour ramener le volage, essaye de rivaliser en coquetterie avec la séduisante Charlotte ; mais en continuant ce manége elle court la chance de se rendre méprisable par amour. Revenue à de meilleurs sentiments, elle écoute les avis d’une tante aussi sage que sévère, qui lui fait comprendre que ce n’est point en s’assimilant à une créature artificieuse qu’elle ramènera son époux. Elle revient donc à son caractère naturel, et par sa conduite sans reproche, sa douceur angélique, elle redevient le charme d’un époux qui, malgré ses longs égarements, n’avait jamais cessé de l’estimer.

Nous connaissons encore de Godwin : Saint-Léon, histoire du XVIe siècle, 3 vol. in-12, 1799. — Cloudesley, 4 vol. in-12, 1830.

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GŒTHE,
né à Francfort-sur-le-Mein, le 28 août 1749, mort le 22 mars 1832.


LES PASSIONS DU JEUNE WERTHER, in-8, 1804, trad. par L. Sévelinge. De toutes les traductions françaises qu’on a faites de Werther, celle de Sévelinge est la plus fidèle et la plus élégante ; elle a en outre l’avantage, sur les traductions antérieures, d’être faite sur la dernière édition de Gœthe, revue et augmentée de douze lettres. — Le sujet de Werther n’est point une fiction, mais un fait arrivé réellement, et dont Gœthe apprit les circonstances à Wetzlar. Rien n’est plus simple que ce sujet. C’est un jeune homme, du nom de Werther, qui devient amoureux d’une jeune personne vertueuse, promise à un autre homme. Il lui inspire un goût très-vif, qu’elle se cache à elle-même, comme il dissimule de son côté la passion qu’il ressent. Il s’éloigne cependant, pour ne pas voir le mariage qui se prépare. Il voyage quelque temps, revient ensuite chez les deux époux, et vit pendant quelque temps dans la plus grande union avec le mari et la femme ; mais insensiblement celle-ci est moins contente de son époux, celui-ci commence à voir de mauvais œil les visites du jeune Werther. La tristesse et la contrainte règnent entre ces trois personnages. Werther tombe dans cette mélancolie qui est le calmant des