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peut seule causer de pareils transports. Les deux amants veulent sacrifier leur bonheur à la rage d’un furieux ; mais les parents s’y opposent, et Mandeville tire un coup de pistolet à Clifford, au moment où celui-ci vient de recevoir la main de celle qu’il aime.

CŒLEBS, traduit de l’anglais, 4 vol. in-12, 1817. — Cœlebs, jeune homme élevé par un père rempli de raison et de piété, devient maître de sa fortune et de ses actions dans un âge encore tendre. Son projet est de se marier, mais il a promis à son père de ne point s’engager avant d’avoir consulté un monsieur Stancy, depuis longtemps ami de sa famille. En attendant, il se fait présenter à Londres dans diverses maisons, où il observe principalement les caractères des jeunes personnes à marier, et l’influence que tel ou tel genre d’éducation a eue sur elles. Dans une des familles où il est présenté, il aperçoit un certain désordre dans l’arrangement de la maison, dans le service de la table ; il en conclut que les demoiselles sont savantes ; il les questionne, elles ne savent rien. Dans une autre maison, il remarque avec peine que les jeunes filles manquent de douceur, de principes religieux, d’aptitude aux travaux sédentaires ; dans une troisième, qu’elles se piquent d’avoir beaucoup de maîtres avec lesquels elles n’apprennent rien ; mais ce qui les console, c’est qu’une fois entrées dans le monde, elles laisseront tout là, excepté le maître de danse. Cœlebs n’examine pas avec moins d’attention le caractère et la conduite des femmes mariées que ceux des filles ; il signale une foule de travers, et particulièrement les ridicules dans lesquels la dissipation et le goût effréné des plaisirs entraînent les femmes. Après tant de recherches infructueuses, on est tenté de croire que Cœlebs prendra bravement son parti et restera célibataire ; mais il ne se rebute pas, et finit par découvrir une demoiselle qui réunit toutes les qualités imaginables. C’est la fille même de M. Stancy. On voit que s’il eût d’abord suivi les intentions de son père, il se serait épargné bien des courses inutiles.

FLEETWOOD, trad. par Villeterque, 3 vol. in-12, 1807. — Fleetwood, misanthrope d’abord par circonstance, devient, en suivant la manière d’être ordinaire des jeunes Anglais riches, incapable de supporter la contradiction et le joug léger de chef de famille. Il a commencé par la misanthropie avant l’âge, il passe par la zone des folies, est trompé par des femmes, en conçoit de l’éloignement pour leur sexe, se marie enfin à la fille d’un ami, qui connaissait ses fautes, ses travers, ses qualités. Cette jeune personne est tourmentée et malheureuse par le caractère de Fleetwood, qui depuis le commencement de sa vie se confesse, s’accuse, se repent, se raisonne et retombe. — Il y a dans ce roman un mélange de raison, de bonnes qualités, d’événements, et