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nous gagne, le rire fou nous prend, et nous ne quittons l’ouvrage qu’à la dernière page du dernier volume.

Nous connaissons encore de Galt : Les Lairs de Grippy, 4 vol. in-12, 1823. — Les Chroniques écossaises, contenant les Annales de la paroisse et le Prévôt, 3 vol. in-12, 1824. — Rothelan, 3 vol. in-12, 1825.

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GAY (Mme  Sophie, née Lavalette), née à Paris vers 1776.


*LÉONIE DE MONTBREUSE, 2 vol. in-12, 1813. — À seize ans, Léonie de Montbreuse est retirée du couvent, où elle a passé son enfance, et établie dans la maison de son père, qui est depuis longtemps veuf. M. de Montbreuse a un neveu, Alfred, jeune militaire étourdi et brillant, que les femmes se disputent, qui devient amoureux de sa cousine et qu’elle paye de retour. M. de Montbreuse met à cette passion des obstacles qui ne réussissent qu’à y faire persévérer les deux amants ; cependant il cède, mais à condition qu’avant de se marier les jeunes gens viendront avec lui, dans sa terre, vivre huit mois loin de toute société. La seule personne admise dans leur solitude est Edmond de Clarency, pupille de M. de Montbreuse, jeune homme d’un esprit solide, et aussi sage qu’Alfred est futile et déraisonnable. Celui-ci peu à peu néglige Léonie ; Edmond, au contraire, devient assidu et complaisant auprès d’elle. La pauvre Léonie ne tarde pas à s’apercevoir que son amour pour Alfred n’avait été qu’une émotion légère, née de la circonstance, prolongée quelque temps par la contrariété, et promptement dissipée avec les obstacles qui l’entretenaient. Bientôt même elle est forcée de s’avouer et d’avouer à Edmond lui-même l’amour véritable qu’il a su lui inspirer. Alfred fait des folies de toute espèce, couche souvent hors du château, et veut séduire l’honnête et jolie Suzette, fille du concierge. M. de Montbreuse, justement courroucé contre son neveu, n’en veut plus pour gendre. Léonie lui pardonne et se sacrifie par excès de générosité ; mais Alfred, par une générosité mieux entendue, renonce à Léonie, qu’il ne se sent pas fait pour rendre heureuse, et la cède à Edmond, de qui il a reçu des preuves signalées de dévouement. — Ce joli roman est rempli d’esprit et d’intérêt. Les événements en sont simples, vraisemblables et bien ménagés ; le jeu des passions y est infiniment bien observé ; le style a du piquant et de la grâce.

ANATOLE, 2 vol. in-12, 1815. — L’auteur débute vivement, à la manière de Sterne ; il nous apprend en deux conversations que la marquise Valentine de Saverny, jeune, riche et belle, veuve d’un mari trop vieux pour être éternellement regretté, quitte son château gothique et vient jouir à Paris, avec Mme  de Nangis,