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qui fait en même temps soupçonner l’auteur d’avoir employé le titre de Jonathan Wild, dans l’intention seule de faire participer son livre à la renommée populaire qu’avait ce fameux brigand. Toutefois, il est peu de passages dans les ouvrages les plus estimés de Fielding qui soient plus marqués de l’empreinte de son génie particulier, que la scène entre son héros et l’aumônier, le révérend docteur de la prison de Newgate.

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FIÉVÉE (J.), littérateur, né à Paris vers 1770.


LA DOT DE SUZETTE, ou Histoire de Mme de Senneterre racontée par elle-même, in-12, 1798. — Tout le monde connaît l’histoire de Mme de Senneterre, ou plutôt de la dot de Suzette, car ce premier titre est celui qu’on a dû retenir plus facilement, parce qu’il rappelle le personnage le plus intéressant de cette histoire. Du moment où elle se montre jusqu’au dénoûment, Suzette s’empare en effet de l’attention ; dans ce roman d’une vérité et d’une simplicité attachantes, l’héroïne principale, Mme de Senneterre, n’est pour ainsi dire qu’un épisode dans l’ouvrage. Cause unique de tous les malheurs de Suzette, on ne la plaint guère elle-même que lorsqu’elle commence à revenir à des sentiments plus naturels, et à rendre justice à cet ange de douceur et de vertu. On sait que Suzette, mariée par Mme de Senneterre, est sacrifiée à de vaines convenances de société ; que l’union qu’on la force à contracter fait le malheur de deux cœurs qu’une douce habitude avait conduits à s’aimer, et que rien ne devait séparer, et qu’une troisième personne pouvait être au moins aussi malheureuse que les deux autres, sans les vertus de cette femme charmante. Le caractère aimable de cette jeune villageoise, sa modération dans l’état d’opulence où son mari est parvenu, sa respectueuse reconnaissance envers sa bienfaitrice, réduite, par les suites de la révolution, à s’offrir elle-même en qualité de femme de chambre, tout cela intéresse fortement, et fait supporter sans ennui des aventures assez froides, terminés par un dénoûment aussi facile à prévoir qu’il est brusquement amené.

FRÉDÉRIC, 3 vol. in-12, 1799. — « Voici, dit Chénier, le fond de l’ouvrage : La baronne Sponazi, satisfaite du zèle et de la discrétion de Philippe, son valet de chambre, a jugé à propos d’en faire son amant. Philippe ne cesse pas d’être au service ; il cumule seulement les deux fonctions. De ce commerce, un fils naturel est survenu, c’est Frédéric. Il est élevé par son père, qui lui forme l’esprit et le cœur, qui lui donne des conseils profonds pour réussir en bonne compagnie, et lui révèle enfin sa naissance. La baronne