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quatre livres. La même année, on imprima séparément, dans le même format, la seconde partie en 230 pages, la troisième en 204 pages, la quatrième en 215 pages, et la cinquième en 208 pages, ce qui complète le fragment. De toutes les anciennes éditions imprimées à Paris, l’édition précédée d’un Discours, sur la poésie épique, par de Ramsay, 2 vol. in-12, fig., Paris, J. Étienne, 1717, est la plus belle et celle qui mérite le plus de fixer l’attention du curieux. Elle a été donnée par le marquis de Fénelon, petit neveu de l’auteur, sur un manuscrit original qui se trouva à la mort de l’archevêque de Cambray, et qui contenait, outre beaucoup de corrections, des augmentations considérables.

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FENIMOOR COOPER (James), romancier américain.


Dans presque tous les romans de Cooper, la mer, le désert, les forêts, semblent être les principaux personnages de son drame ; ce qu’il aime à peindre sous toutes les formes, ce qu’il reproduit sans cesse avec une originalité nouvelle, c’est la lutte de l’homme contre le péril, c’est le courage, la patience, l’adresse, le sang-froid aux prises avec les forces de la nature, ou l’instinct redoutable de quelque tribu sauvage. Le talent de décrire les lieux et tous les accidents d’un climat, de les animer sans les troubler par la présence de l’homme, personne ne le possède à un degré aussi éminent. Un autre caractère du talent de cet auteur, c’est la vérité avec laquelle il fait ressortir les traits saillants d’un peuple, d’une tribu, de l’Européen, du sauvage. Cooper excelle encore à peindre la vie de mer ; il emploie avec une rare habileté les plus riches couleurs, et son talent pittoresque arrive quelquefois à produire la même et profonde impression que le talent dramatique de Walter Scott.

LE PILOTE, 4 vol. in-12, 1824. — Deux petits vaisseaux américains ont jeté l’ancre sur la rive orientale de la Grande-Bretagne ; l’équipage a reçu mission de recueillir à bord un pilote, homme sombre et mystérieux, inconnu durant tout le roman, inconnu même au dénoûment. Ce pilote, aidé de l’équipage, doit enlever dans une chasse quelques nobles lords, membres de la chambre haute, et rapporter au congrès américain ces échantillons de la fierté parlementaire. L’entreprise manque par la faute de deux jeunes marins, amants aimés de deux cousines, jolies recluses d’une abbaye située près du rivage. Nos aventuriers oublient les lords pour leurs amours ; surpris par la garnison du pays, ils sont sauvés par le pilote, et, vainqueurs à leur tour, ils enlèvent à bord, non pas les lords qui s’étaient prudemment abstenus de