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ALLETZ.

carrière. La famille de Marcel, en retournant en France, veut le ramener ; il résiste. Rappelé plus tard par un protecteur de qui sa carrière peut dépendre, il hésite encore, puis cède et part. Les combats de l’amour vrai et de l’ambition virile sont parfaitement peints, soit au cœur de Marcel, soit au cœur de Settimia, qui veut à la fois Marcel homme et grand par la pensée entre les autres hommes, esclave et faible à ses pieds. Tout le premier volume est rempli de ces luttes violentes et tendres de Settimia et de Marcel, et de l’essai de vie indépendante que va mener à Naples Settimia, après le départ de son amant pour l’Inde. Le second volume contient le voyage de Marcel, ses dangers dans la traversée, son retour près de Settimia, et les luttes nouvelles qu’il est obligé de soutenir.

On doit encore à Mme Allart : Conjuration d’Amboise, in-12, 1821. — Sextus, ou le Roman des Maremmes, in-8, 1832. — L’Indienne, in-8, 1832. — La Femme et la Démocratie de notre temps, in-8, 1837.

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ALLETZ (Édouard).


ESQUISSE DE LA SOUFFRANCE MORALE, 2 vol. in-8, 1831. — L’essai sur l’homme de M. Alletz, ouvrage fortement empreint du double caractère de la religion et de la philosophie, a servi de base à l’édifice qu’il a dessein de construire. L’alliance de la foi et de l’examen, l’âme qui sent et l’esprit qui juge, la conscience du devoir et le sentiment de la liberté, tel est le but central vers lequel il fait converger tous les rayons de sa pensée. Dans le premier volume des Esquisses de la souffrance morale, M. Alletz a continué cette œuvre d’éclectisme : il la poursuit dans le second, qui se divise en trois parties : la Captivité, l’Épouse coupable, la Proscription. — La Captivité nous fait assister aux tourments de l’âme des nombreuses victimes de l’inquisition d’État de Venise. Cette nouvelle présente une étude psychologique de cette horrible existence de cachot. On s’identifie au sort du prisonnier, on partage ses angoisses, on frissonne de toutes ses terreurs ; on respire, enfin, quand arrive le jour de la délivrance. La marche de ce petit roman est simple ; toute l’action se passe dans l’âme du captif. Là, rien ne parle aux yeux comme dans la plupart de nos romans du jour ; là tout est intime, vrai, motivé, profond, attachant. — L’adultère est la passion qui anime la nouvelle intitulée l’Épouse coupable. On peut reprocher à l’auteur de n’avoir pas rendu assez excusable la faute de l’épousé ; son complice ne possède aucune de ces facultés physiques ou morales propres à fasciner les yeux ou le cœur d’une jeune femme ; mais, à part ce léger défaut, la nouvelle palpite d’un intérêt déchirant. — La Proscription est un