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passer le cadavre de la femme assassinée pour celui de Pauline, et il jouissait en paix de la haute position que lui procurait son heureuse habileté. Ce que l’on vient de lire suffit pour donner une idée de l’horrible composition de M. Dumas. Nous n’irons donc pas plus loin, et laisserons à chacun le soin d’achever cette épouvantable histoire.

Nous connaissons encore de M. Alexandre Dumas : Impressions de Voyage, 4 vol. in-8, 1833-36, et plusieurs Nouvelles insérées dans diverses revues.

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DUMERSAN (Théophile-Marion),
né au château de Castelnau, près d’Issoudun, en 1780.


LE SOLDAT LABOUREUR, 3 vol. in-12, 1822. — Francœur, soldat décoré, de retour dans son village, y reprend les travaux champêtres, ce qui ne l’empêche pas d’aller, comme on dit, en société. Le colonel de son régiment, dont il a préservé les jours au péril de sa vie, vient aussi s’installer dans ce village et y reconnaît son généreux libérateur, auquel il accorde la main de sa sœur, jeune personne qui s’était éprise du brave Francœur avant même de connaître le service qu’il avait rendu à son colonel. — Le style de ce roman est simple, clair et tout à fait exempt d’enflure et de prétention. La scène où Francœur revoit ses foyers, après dix-huit ans d’absence, est bien peinte ; le jeune Charles, l’imprudente Rose, le lâche Morainville, sont des personnages qui font merveilleusement ressortir une foule de pensées pleines de sagesse sur les jeux, les duels, et tant d’autres abus qui existent dans la société. On aime aussi la philosophie de ce bon curé qui cite plus souvent son Horace que son bréviaire, et qui n’en est ni moins religieux ni moins respectable.

Nous connaissons encore de cet auteur : *Les Folies de ce temps-là, in-12, 1801. — L’Homme à deux têtes, 4 vol. in-12, 1825. — Nelly, ou l’Orpheline américaine (2e éd.), 4 vol. in-12, 1827.

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DUPIN (Mme  A.)


COMMENT TOUT FINIT. — Sous ce titre bizarre et assez insignifiant, l’auteur a rassemblé plusieurs nouvelles historiques qui ont le mérite d’être appuyées sur des études sérieuses et sur une connaissance approfondie des hommes, des choses et du temps, qui lui ont fourni la matière de ses intéressants travaux. La première nouvelle, intitulée une Erreur, nous transporte au XVe siècle, dans la ville de Milan, qui gémit humiliée sous la tyrannie de Galeas Sforza. Des patriotes exaltés ont résolu d’affranchir la ville de la honteuse oppression qui l’accable ; mais le peuple,