Page:Revue des Romans (1839).djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


veuvage qu’elle menait joyeusement et galamment. Après avoir développé son sujet au milieu des intrigues politiques, des magnificences et des galanteries de la cour de Henri II, l’auteur nous transporte aux guerres de Flandre ; il nous montre la Picardie et l’Artois envahis par l’armée de Philippe II, et nous fait assister à la bataille de Saint-Quentin.

Nous connaissons encore de M. F. Davin : Les deux Lignes parallèles, in-8, 1833. — Une Séduction, in-8, 1833. — Mœurs du nord de la France (Ce que regrettent les femmes), 2 vol. in-8, 1834. — Histoire d’un Suicide, 2 vol. in-8, 1835. — La Maison de l’ange, 2 vol. in-8, 1835.

Séparateur

DEFAUCONPRET (A. J. B.), né à Lille, en 1767.


MASANIELLO, ou Huit jours à Naples, 3 vol. in-12, 1822. — Un simple pêcheur qui, dans l’espace de trois jours, se rend maître d’une grande ville, renverse le gouvernement, impose des lois au vice-roi, exerce une autorité absolue et est adoré du peuple, qui le massacre trois jours après et déplore sa perte le quatrième, tous ces événements, qui semblent n’appartenir qu’au roman, sont cependant strictement historiques. L’auteur de Masaniello en a profité avec art ; il a conservé au duc d’Arcos, au cardinal Filomarino, à Masaniello, à Génuino, en un mot à tous les personnages historiques, les traits caractéristiques qui leur appartiennent ; et il n’a pas été moins heureux dans la peinture des caractères subalternes qu’il a créés. Le contrebandier Carlo, qui s’attache par reconnaissance à la fortune de don Joseph Caraffa, et qui le tire de plusieurs dangers, est un des plus intéressants : la manière dont il sauve la fille du vice-roi, dont le brigand Perrone s’était emparé pour s’en faire un otage, ou plutôt pour en tirer une forte rançon, est aussi bien conçue qu’adroitement exécutée, et lorsque le vice-roi lui offre le choix d’une récompense, qui pourrait retenir un sourire quand il lui demande naïvement la liberté de faire la contrebande, sans être obligé de faire le coup de pistolet avec les commis de la douane ? Le caractère du poltron Égidès, son beau-frère, n’est pas moins bien tracé, et il est d’autant mieux imaginé, qu’il fait contraste avec l’intrépidité de sa femme. La mort et les obsèques d’un des brigands dans l’espèce de forteresse qui leur sert d’asile ; la scène qui se passe dans la chaumière de Masaniello, quand on vient chercher sa femme avec pompe pour qu’elle aille rendre visite à la vice-reine ; la fuite de Perrone de la prison où il a été enfermé ; le pillage et l’incendie des palais des nobles et des couvents de Naples, forment des tableaux que Walter Scott lui-même n’aurait peut-être pas désavoués.

ROBERT FITZOOTH, SURNOMMÉ ROBIN-HOOD, 3 vol. in-12, 1828.