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Louis XII et François Ier, dans le royaume de Naples et dans le Milanais. Cette corruption avait développé le goût des anecdotes scandaleuses et l’usage des mots graveleux, qui déjà, longtemps auparavant, s’étaient montrés dans les livres les plus sérieux, et pour lesquels Pic de la Mirandole ne faisait guère de façon en ses écrits. Du temps que Brantôme et la reine de Navarre écrivaient, les gravelures étaient à la mode et étroitement liées à tous les propos du temps ; les gens de la cour et les bourgeois ne s’en faisaient faute, et on les rencontrait jusque dans les harangues des magistrats et les sermons des ecclésiastiques. Brantôme n’a donc fait que recueillir et rapporter ce qui était le sujet de tous les entretiens et le texte de tous les discours de son temps, et le mérité, c’est qu’il le fait sans songer à mal, tout naïvement, avec une indiscrétion ingénue et un abandon plein de charme et d’originalité.

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BRAYER DE SAINT-LÉON (Mme  L.),
née à Chandernagor, au Bengale, 1er  novembre 1765.


ALEXINA, ou la Vieille tour du château de Holdheim, 4 vol. in-12, 1813. — Il y a toute une histoire à l’occasion de ce roman. Mme  Campbell en publia une traduction anglaise sous le titre de Midnight Wanderer, London, 1821, 4 vol. in-12. Sous le titre de Rose d’Altemberg, ou le Spectre dans les ruines, M. H. Duval a traduit le roman de Mme  Brayer de Saint-Léon, que mistr. Campbell avait fait imprimer sous son propre nom. — Le château de Holdheim est un édifice remarquable par ses souterrains et par ses nombreuses cachettes, connues du seul Hallein, ange gardien de la jeune et belle Alexina, que la duchesse de Chiarafonte tient captive dans le château et veut marier malgré elle à un homme qui doit l’emmener en Amérique. Au moment de marcher à l’autel, Hallein enlève l’indigne prétendu, à la grande stupéfaction des invités au mariage. La duchesse, furieuse, se résout à faire périr Alexina, qu’elle renferme dans un cachot ; au moment où le poignard d’un assassin est levé sur cette innocente victime, Hallein la sauve, parvient à la soustraire aux dangers qui la menacent, et la rend à sa famille. — Alexina est un roman assez bien écrit ; mais l’invraisemblance de la plupart des situations nuit sans cesse à l’intérêt.

On a encore de Mme  Brayer de Saint-Léon : *Eugenio et Virginia, 2 vol. in-12, 1800. — *Orfeuil et Juliette, ou le Réveil des illusions, 3 vol. in-12, 1801. — *Maclovie, ou les Ruines du Tyrol, in-12, 1804. — *Clara et Mathilde, ou les Habitants du château de Rosseville et leurs voisins, 2 vol. in-12, 1824. — Le Pavillon chinois, in-12, 1825.

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