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Malheureusement, il n’en jouit pas longtemps. Ses affaires ayant périclité, il dut abandonner en 1782 ses biens à ses créanciers et mourut l’année suivante ; Lupigni fut vendu en 1788. La Révolution ne fut pour rien dans sa ruine.

Sa fille, Marie-Françoise, la mère d’Hortense, était née non pas vers 1750, comme je l’ai dit sur la foi de Quérard, mais en 1765. Elle avait donc à peine trente-cinq ans lorsqu’elle se maria, à l’approche du Consulat, avec Nicolas-Gabriel Allart.

L’autre enfant du baron de Lupigni, Jean-Sigismond Gay, qui fut successivement banquier, receveur général à Aix-la-Chapelle sous l’Empire, puis fournisseur des armées, avait épousé, en 1803, Sophie Michault de La Valette, connue depuis, dans les lettres, sous le nom de Sophie Gay, et qui fut la mère de Delphine.

Delphine et Hortense étaient donc, non pas seulement parentes, comme je l’ai dit, mais cousines germaines.


* M. Manecy donne l’acte de baptême d’Hortense, qui est bien née à Milan le 2 septembre 1801. Elle y figure avec les prénoms d’Hortense-Sophie-Thérèse-Sigismonde. (Son acte de mariage, dont j’ai une copie, dit : Hortense-Thérèse-Sigismonde-Alexandrine-Sophie.) Hortense était le prénom de sa marraine, Mme Marmont ; Sophie celui de sa tante ; Sigismonde rappelait celui de son oncle, Jean-Sigismond Gay. Allart est désigné sous le titre de « membre de la commission de liquidation en Italie ». J’avais donc assez bien conjecturé le genre d’affaires qui l’avaient amené à Milan. Ces affaires n’étaient sans doute pas toujours de nature à plaire au premier consul, car M. Manecy publie une lettre où Duroc, alors premier secrétaire de Bonaparte, rassure son ami Allart contre les colères du maître.


* Lorsque Allart mourut, en 1817, Sigismond Gay fut le protecteur de la veuve et le tuteur de ses deux filles. Mais il mourut lui-même en 1822, un an après Mme Allart, et les orphelines restèrent seules.