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millions de cartes à manipuler. Cette immense besogne s’accrut encore lorsqu’en novembre 1913, l’état-major général passa du plan 16 au plan 17. Celui-ci prévoyant des opérations au Nord-Est, le Service géographique effectua aussitôt le tirage, au format réglementaire, des quatre feuilles figurant la Belgique jusqu’à la limite de Middelbourg et de Bois-le-Duc. Ces deux noms de villes semblent attester qu’on a trop légèrement prétendu, à propos du plan 17, que nous n’attendions rien du côté de la Belgique. Une telle ardeur fut déployée rue de Grenelle qu’au mois de juillet 1914, les approvisionnements de cartes, y compris les quatre feuilles de Belgique, étaient au complet dans les lieux de mobilisation de toutes les unités : actives, de réserve ou territoriales.

Certain que les choses étaient au point dans le Service géographique, le directeur, autorisé le matin même par le ministre, partait le 26 juillet pour Vichy, lorsqu’à la gare de Lyon, il vit arriver un officier dépêché par le ministre de la Guerre. Mis au courant, en deux mots, de la tension diplomatique qui s’accentuait du côté austro-allemand, le général Bourgeois regagna aussitôt la rue de Grenelle. Là, sans désemparer, il ordonna au chef du service de la mobilisation de vérifier, une fois de plus, que tous les corps possédaient leurs lots de cartes conformément aux prescriptions du haut commandement.


LES DÉBUTS DE LA GUERRE DE 1914


En vertu de son ordre de mobilisation, le général Bourgeois se mit, le 2 août, à la disposition du commandant en chef des armées. Celui-ci, connaissant le tempérament zélé et réalisateur du directeur actuel du Service géographique, n’hésita pas à lui demander de se dédoubler en se transportant du ministère de la Guerre au grand quartier général, et inversement, autant de fois que sa présence serait nécessaire ici ou là.

Du cadre normal des officiers spécialistes, il n’en restait que deux, rue de Grenelle. Les autres gagnaient en hâte aux armées leur poste de mobilisation. Le jour même, ils étaient remplacés par d’anciens officiers du Service géographique qui apportèrent, de leurs retraites, un dévouement et un entrain au-dessus de tout éloge. Ils encadrèrent les officiers de complément choisis d’avance et convoqués expressément. C’est avec ce