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du service militaire, mais uniquement la nécessité d’économiser cent millions de roubles or par an ?

La force armée, en Russie soviétique, comprend deux catégories de troupes bien distinctes : « l’armée rouge » proprement dite, destinée à combattre l’ennemi extérieur, et les « troupes de destination auxiliaire, » chargées de combattre l’ennemi intérieur, — entendez : la contre-révolution.

Le commandement de l’armée rouge est entre les mains du Conseil révolutionnaire militaire, qui décide de toutes les questions de quelque ordre qu’elles soient, et dont le président est Trotsky. Celui des troupes de destination auxiliaire est confié à la direction générale politique.

L’armée rouge est forte de vingt corps d’armée, chaque corps à trois divisions. Une division comprend : trois régiments de chasseurs à pied, un escadron de cavalerie, une division d’artillerie légère composée de trois batteries, une division d’artillerie lourde composée de deux batteries de deux pièces chacune, une compagnie d’éclaireurs, une de sapeurs, une de mitrailleuses, une de télégraphes et téléphones. Le tout représentant un effectif qui varie de 4 à 5 000 hommes.

Indépendamment des escadrons incorporés dans les divisions, il existe des régiments de cavalerie répartis en divisions et en corps. Cette cavalerie est cantonnée, partie aux environs de Gomel, pour couvrir la frontière occidentale, partie en Ukraine, au Gouvernement d’Ekaterinoslaw, sur le Dnieper, le reste au Caucase-Nord. Elle forme dix-huit divisions. L’état en est pitoyable. Manque de chevaux, mais aussi pénurie d’officiers : on sait qu’il n’y a presque pas d’anciens officiers de cavalerie passés au service des bolcheviks. S’ajoutent également aux compagnies de sapeurs incorporées dans les divisions, des troupes du génie, — pontons et chemins de fer, — dix bataillons pour les pontons et dix-huit régiments pour les chemins de fer.

A noter que tout officier, depuis le simple commandant de compagnie jusqu’au commandant de corps d’armée, a auprès de lui un commissaire militaire, dont la fonction est de le surveiller au point de vue politique. Un ordre n’est valable que s’il est contresigné par le commissaire. La nomination d’un commissaire de corps d’armée doit être approuvée par le Conseil