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importante et je ne vois d’autre moyen, pour en faire une équitable distribution aux œuvres de bienfaisance, que de recourir à la compétence de Mme Epitacio Pessoa, le gracieux ministre de la Charité.

Les anciens combattants me font au Cercle français une réception particulièrement chaleureuse. Mais les clubs anglais et américain et la colonie belge dans son hôtel rivalisent de cordialité. Vraiment on sent qu’il y a eu la guerre, et il est bon que des soldats français viennent de temps en temps rappeler la fraternité d’armes qui a uni tous les Alliés.

J’ai commencé la visite des établissements français par le Lycée de Rio ; cet excellent établissement d’instruction secondaire rencontre les mêmes difficultés que le Lycée Carnot à Montevideo, et le concours de généreux donateurs lui est indispensable. Mais il faut se réjouir que grâce à eux notre Université soit représentée ici.

Dans les œuvres d’enseignement et d’assistance, nos congréganistes continuent leur tâche et je constate les mêmes résultats que dans tout le cours de mon voyage. Nos religieux et nos religieuses sont hautement appréciés par toutes les autorités civiles et religieuses, en même temps que par la population. Le désir de voir s’augmenter leur nombre m’a été plusieurs fois exprimé à Rio.

La visite des écoles militaires faisait partie des devoirs agréables à remplir, puisque j’avais à y constater l’œuvre essentielle de la mission française. Le ministre de la Guerre, M. Calogeras, m’a convié à inaugurer avec lui la nouvelle école d’État-major qui est ici l’Ecole supérieure de guerre ; j’ai visité ensuite l’École militaire des élèves officiers, des sous-officiers, l’École de perfectionnement des officiers, celle de l’Intendance, et même l’Ecole vétérinaire. On m’a présenté la série des cours, qui offrent le grand intérêt d’une adaptation moderne à un théâtre d’opérations très différent de ceux d’Europe et la mise en œuvre de moyens également assez différents. L’œuvre du général Gamelin et des officiers qui le secondent est vraiment très belle, et ils en sont récompensés par les résultats. J’ai causé assez longuement avec un certain nombre de ses élèves, qui feraient bonne figure dans toute armée européenne.

J’ai vu aussi les troupes. A Rio, la police militaire est un corps de 4 000 hommes d’élite, qui rappelle à la fois notre