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il voudrait accroître encore le nombre de ces officiers et étendre leurs attributions. C’est là une question délicate, que le général Gamelin est mieux que quiconque en situation de discuter. Dans tous les pays du monde, le corps d’officiers doit travailler beaucoup pour suivre les transformations que les progrès de l’armement font subir à toutes les branches de l’art militaire et à l’organisation des armées, et il n’est pas douteux que nos officiers sont particulièrement indiqués pour renseigner à cet égard leurs camarades des armées latines, parce qu’ils les comprennent bien et en sont bien compris, et parce qu’ils ont une expérience complète de la guerre moderne. D’autre part, leur exemple et leurs conseils sur la neutralité scrupuleuse que l’armée doit garder dans la politique intérieure du pays ne sont pas toujours inutiles.

Les réceptions en noire honneur ont commencé par un grand dîner offert au Cattete, qui est le palais du Président de la République. Nous y prenons contact avec les ministres, le bureau des deux Chambres, l’État-major général de l’armée et de la marine et les hauts fonctionnaires. Par les questions qu’on nous pose et par la façon dont on sait manifester la sympathie pour la France, nous sentons que nous sommes dans un milieu très averti de la situation européenne.

Les autres réceptions ont lieu au Jockey Club, qui a été bâti en vue de telles occasions. Le général Gamelin, la colonie française et l’ambassadeur de France nous y reçoivent d’abord, puis le ministre de Pologne, qui. fête en même temps l’heureuse solution du problème silésien. Le vice-président du Sénat, M. Antonio Azeredo, nous y réunit avec tout le corps diplomatique de l’Entente ; c’est un vieil ami de la France, qui garde un souvenir ébloui du passage de M. Clemenceau en 1910 et qui n’a cessé de travailler activement au rapprochement de plus en plus intime entre son pays et le nôtre. Au Club naval et au Club militaire, puis dans des réceptions particulières, nous sommes fêtés par nos camarades de l’armée et de la marine et par le monde brésilien.

Le Comité des courses m’invite à une réunion hippique très brillante. J’y suis piloté par M. Paulo Machado, président du Comité des courses ; le prix de l’épreuve principale porte mon nom et c’est son cheval Pardal qui le gagne : « Le prix est à vous, » me dit-il. Me voici dépositaire d’une somme fort