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Cet ordre de confirmation porte l’addition suivante, signée par le conseiller de conseil de guerre Stoeber, qui a dirigé l’instruction du procès et a assumé devant la Cour martiale les fonctions de commissaire du gouvernement :

Le jugement, avec l’ordre de confirmation, a été porté à la connaissance des accusés à l’exception de Pansaers[1] et de Rasquin, le 11 octobre : à Rasquin le 12 octobre 1915, par l’intermédiaire de l’interprète Brück.

Signé : Stoeber,

Conseiller de conseil de guerre.

A peine Sauberzweig apprend-il que le jugement a été porté à la connaissance des accusés que, sans délai, il ordonne l’application de la peine de mort contre Philippe Baucq et miss Cavell. Cet ordre, numéroté par Sauberzweig lui-même, comprend quatre intimations sèches, tranchantes comme le couperet de la guillotine. Voici le texte du document :

Cour du Gouvernement impérial allemand. Bruxelles, il b, 3301 15.

Bruxelles, le H octobre 4915.

1. — J’estime que l’exécution immédiate (2) de la peine de mort contre Philippe Baucq, Edith Cavell est nécessaire dans t intérêt de l’État et l’ordonne par les présentes. 2. —f ajourne t exécution de la peine contre les autres accusés condamnés à mort, jusqu’à ce qu’une décision qit été prise au sujet des recours en grâce pendants. 3. — O. R. (3). Retourner l’original immédiatement à la Kommandantur ici, pour quelle en prenne connaissance et fasse le nécessaire.

4. — Après deux jours.

Signé : le Gouverneur,

Von Sauberzweig,

Général de brigade.


(2) Souligné au crayon rouge dans le texte original. (3) Ces deux lettres signifient vraisemblablement « Original retourschicken, * c’est-à-dire « retourner l’original. »

  1. Pour raison majeure : Pansaers s’était pendu la nuit dans sa cellule. Rasquin était alité.