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LE JOURNAL
DE
PHILIPPE BAUCQ
FUSILLÉ AVEC MISS CAVELL




III[1]




Mercredi, 6 octobre 1915.

Je passe ma journée à mettre mon journal à jour et à étudier ma défense[2].

Jeudi, 7 octobre.

La journée s’annonce très belle, par le coin de la fenêtre, je vois un ciel bleu et quelques nuages rosés par l’aurore. Au loin, les cloches tintent, et le son se perd dans l’air limpide. Elles appellent les fidèles à la sainte messe.

Je m’apprête pour me rendre au tribunal, j’ai bien dormi et ne suis pas émotionné. Je récite un chapelet.

…La déposition du petit Bodart m’a réellement surpris ; celle-ci me porte le coup de grâce certainement. Cependant j’ai encore un espoir qui résulte de la déposition du lieutenant Bergan : il en ressort, si j’ai bien compris, que les principaux auteurs se trouvent dans le Hainaut. J’ai fait de mon mieux pour tirer Van Dievoet du piège, ce à quoi j’ai réussi, je pense. Pour le « Mot du soldat » le Conseiller a demandé au lieutenant Bergan si cette correspondance est prohibée, donc il n’y attache pas grande importance.

  1. Voyez la Revue des 15 juin et 1er  juillet.
  2. Le cahier recopié s’arrête ici. — Le reste n’est qu’un brouillon écrit sur deux feuillets au crayon et à l’encre.